Goldorak: Le dossier,
par Christian Garreau
Sommaire
Introduction du webmaster
Dans mon métier, on nous apprend qu'il est inutile de réinventer la roue en permanence et que quand un travail est bon, mieux vaut le réutiliser plutôt que le redévelopper.
Le dossier qui suit est pour moi un exemple du genre sur ce sujet, un excellent travail aux idées duquel j'adhère. En deux mots, je me suis contenté de le remettre en page et d'en corriger l'un ou l'autre défaut de présentation mais pour le reste, il faut remercier son auteur - Mr Garreau - pour ce superbe travail.
Cet article datant du vendredi 3 juillet 1998, certaines choses peuvent avoir un peu évolué depuis mais qu'importe, le principal restera toujours... Goldorak, go !.
Qui est-il, d'où vient-il...
Le 3 juillet 1978, alors que les grandes vacances n'avaient pas encore sonné,
un ouragan attendait patiemment les écoliers chez eux, caché dans
leur poste de télévision. En effet, lors de ce petit lundi d'été,
un nouveau programme allait tenter sa chance et conquérir en un instant
le coeur d'un public médusé. Ce "produit" s'appelait Goldorak
et fut la première animation de science fiction à être jamais
passée sous nos cieux dans ces fameuses émissions de fin d'après
midi. Dans un paysage audiovisuel encombré de très bonnes mais
néanmoins mièvres émissions comme Nounours, le manège
enchanté ou l'Île aux Enfants, une telle série ne pouvait
que faire l'effet d'une bombe. La folie qu'engendra Goldorak ne respecta qu'une
règle, la démesure, et laissa comme trace de ce formidable impact
à toute une génération un cadeau empoisonné, le
syndrome goldorak, parfum d'enfance indélébile empreint de nostalgie
et d'insouciance. L'attachement du public, qui se vérifiait par des taux
d'écoute frôlant un ahurissant 100%, autorisa l'avènement
de l'une des plus importantes vagues de merchandising qu'ai vues la France.
Les produits furent innombrables, variés et souvent de grande qualité,
rapportant des millions de francs aux ingénieux qui s'étaient
lancés dans leur réalisation et commercialisation.
Le fait d'être un précurseur ayant marqué de manière si forte l'inconscient de son public permit à ce feuilleton de ne jamais vraiment rentrer dans le rang. Aujourd'hui encore, Goldorak possède toujours cette aura et il demeure encore quelques jeunes adultes nostalgiques pour se souvenir très clairement d'une véritable bombe ayant subitement explosé dans le coeur des enfants qu'ils étaient à l'époque.
Du colosse de Rhodes au robot lutteur
De tous temps, l'homme a imaginé des êtres à la taille gigantesque et aux pouvoirs extraordinaires et, dans un monde où la force n'a que très lentement et assez partiellement laissé place à l'intelligence comme valeur de survie, la puissance physique s'est toujours estimée proportionnelle à la corpulence. L'homme primitif, en voyant le monde autour de lui, s'est senti tout petit et en perpétuel danger, personnifiant les manifestations de l'inexplicable nature, ce qui va l'amener à sentir ou à imaginer la présence de dieux puis de Dieu, êtres extraordinaires qu'il va idolâtrer, craindre et respecter car ils sont pour lui responsables de tous les maux et les bienfaits qu'elle va lui apporter. C'est la naissance des premiers mythes.
Au sein de l'ancienne Égypte, la personnification des dieux dans le pharaon les a quelque peu ramenés à la taille humaine, pourtant les monuments dressés à cette époque furent gigantesques, tels le sphinx de Guizèh, gardien des pyramides ou les quatre colosses d'Abou-Simbel, gardiens du tombeau de Ramsés II. De l'autre coté de la Méditerranée, les grecs vont échafauder une mythologie teintée de religion fourmillante de monstres gigantesques (Les Cyclopes, Charibde et Scylla ou la Chimère) et les monuments qu'ils vont dédier à leurs dieux seront d'un excessisme étonnant, comme les douze mètres d'or et d'ivoire de la statue de Zeus à Olympie, ou le Colosse de Rhodes représentant le dieux Apollon, deux sculptures qui méritaient bien leur nom de merveilles du monde antique. Dans toutes les sociétés de l'Histoire depuis l'antiquité jusqu'à il y a quelques siècles, la religion a toujours été considérée par l'ensemble des masses comme la vérité pure, impliquant donc que nos hellènes ancêtres croyaient "dur comme fer" en ces monstres gigantesques, établissant pour toujours dans nos esprits le goût pour ceux-ci. Mais la religion ne fut pas la seule source de tous ces récits car, de toujours, les esprits imaginatifs ont, pour le plaisir de leur auditoire, fait naître de leur plume de titanesques êtres souvent malfaisants, parfois bienfaisants et plus ou moins humains comme le Morolth de Tristan et Iseult, l'ogre du Petit Poucet, ou Paul Bunyan, héros du folklore américain. Ainsi, des millénaires de récits incroyables ont inscrit dans l'inconscient collectif les sentiments de terreur, d'admiration ou d'incrédulité envers ces personnages et l'attrait pour le gigantisme humanoïde ne se perdra donc jamais, malgré l'avancée de la science et la démystification de la plupart de ces légendes.
Au fil des siècles, les auteurs vont, tout en faisant preuve d'un réalisme certain, de moins en moins tenter de rendre crédibles leurs récits, non seulement parce que l'évolution technique et spirituelle de nos civilisations nous porte peu à peu à ne plus accorder notre foi en ces fruits de l'imagination de l'homme, mais tout simplement parce que donner du réalisme à un récit est une barrière leur imposant des limites.
Le vingtième siècle est la tombe des humains géants et si, à son tout début, il y a encore quelques charlatans pour exposer de faux "Goliath" comme phénomènes de foire, le colossal humanoïde sera désormais personnifié par la machine.
Au Japon, où le robot va peu à peu remplacer le mythologique dragon comme fer de lance de l'aventure, la bande dessinée va prendre une forme très particulière : le manga. Traitant de tous les thèmes, les "mangakas" (auteurs de bandes dessinés) vont bien évidement aborder la science-fiction et créer, parmi les dizaines de genres qu'elle va revêtir, un type de récit extrêmement populaire dans les années 70 : les robots lutteurs ou "pro-wrestle". Ces machines sont uniques, géantes et invincibles et luttent seules contre une armée entière de monstres dont elles triomphent toujours, sauvant à chaque fois la Terre d'un asservissement fatal..
Une famille de robot
Dans ce monde grouillant, va se faufiler un auteur particulièrement doué et innovatif qui va faire école : Akira "Go" Nagaï.
Né en 1945, cet autodidacte sera bien entendu influencé par Osamu Tesuka , le dieu du manga qui a crée tant de chefs d'oeuvre (dont Blackjack, le Roi Léo, Prince Saphir et Astro le petit robot) que sa production est inégalable, quantitativement et qualitativement. Apparu sur l'échiquier du manga à la fin des années 60, Nagaï, en jonglant avec les genres, s'est peu à peu forgé un style assez caricatural mais très corrosif et s'est fait connaître du grand public grâce à Harenchi Gakuen, oeuvre assez grossière, salace et légèrement vulgaire, publiée à partir de 1968 et qui s'étale sur quatre ans.. L'histoire se déroule dans un lycée où tout le monde tient le voyeurisme pour occupation principale, à commencer par certains professeurs exhibitionnistes. Les diverses ligues de vertus parentales tenteront d'en stopper la parution car, malgré l'omniprésence du sexe, ce manga n'en demeure pas moins une publication destinée aux enfants. Mais cette "École impudique" n'est pas une oeuvre érotique, la caricature et la forte dose d'humour interdisent de la classer dans ce registre, c'est pourquoi quatre années durant, la censure se heurta à un mur.
Lorsqu'il débute "Harenchi Gakuen", Go Nagai prend conscience de l'intérêt que son oeuvre suscite et affirme sa propre valeur. En homme d'affaire prudent mais visionnaire, il fonde avec son frère sa propre société, la Dynamic Planning. En 1972, l'auteur stoppe finalement le récit et fait mourir tout son petit monde dans une gigantesque bataille opposant ses héros à qui? Mais aux membres des comités de censure japonais bien sur!!! L'année 1972 fut très importante pour Go Nagaï, celle ou il entra dans l'esprit du public comme un auteur majeur, car il y créa son personnage mythique, Devilman. Manga d'horreur, cette oeuvre met en scène un jeune homme qui va fusionner avec un démon bienfaisant et ainsi combattre les malfaisants qui veulent détruire la race humaine. La Toeï Animation, la plus importante société de production de dessins animés, transposa la même année ces aventures sur le petit écran mais le résultat fut totalement édulcoré et n'avait qu'un lointain rapport avec le monde du manga dont les effrayants démons sanguinaires se trouvaient transformés en bouffons assez risibles. Vexé par la façon dont avait été dénaturée son oeuvre, Nagaï plaida longtemps pour obtenir une adaptation plus fidèle de celle-ci et vit son souhait enfin réalisé en 1987 par la réalisation du premier volume d'une série d'OAV (Original Animation Video, c'est à dire une série uniquement distribuée en vidéo).
Toujours en 1972, Go Nagaï vint s'attaquer aux robots lutteurs et créer une oeuvre révolutionnant ce thème par de nombreuses innovations qui le rendront incontournable : Mazinger Z. L'univers des colosses de fers ne nous montrant jusque-là que des machines télécommandées par un bracelet vocal ou une radio, Go Nagai change pour toujours cette manière de voir les robots géants en dotant le sien d'un pilote.
Cette originalité vaut un incroyable succès au manga et à la série télévisée (92 épisodes diffusés du 3/12/72 au 1/9/74) mais, au-delà de cet énorme pas en avant, Mazinger Z présente bien d'autres idées novatrices qui passèrent plus inaperçues parmi lesquelles un concept qui allait conditionner près de vingt ans de science-fiction : l'assemblage de deux appareils différents, concept qui va devenir la patte de Go Nagai.
Le robot Mazinger Z est piloté de l'intérieur grâce au Hover Pilder, un petit appareil VTOL (décollage et atterrissage vertical) qui vient s'encastrer dans la tête du géant. C'est à partir de ce cousin de l'hélicoptère que le pilote commande le robot auquel il s'est joint.
Le Hover Pilder sera remplacé par le Jet Pilder qui, lui, se trouvera plus proche d'un avion. Le pilote de cette machine est Koji Kabuto, un adolescent à la vie plutôt agitée et aux mauvaises fréquentations, projeté dans un monde de guerre suite à l'assassinat de son grand père, concepteur de Mazinger Z. Le jeune homme va ainsi lutter contre les monstres-machines du docteur Hell, scientifique fou qui veut conquérir le monde et meurtrier du professeur Juzo Kabuto. Ce docteur Hell a puisé tous son savoir dans la découverte de Mikénèse, une île grecque légendaire où les hellènes techniciens avaient atteint un incroyable degrés de science et ainsi pu créer des robots géants. Le professeur Kabuto, présent dans l'"expédition Hell" qui retrouva Mikénèse, fut le seul à pouvoir échapper aux géants que le fou avait secrètement remis en état et mis donc toutes les années qui lui restaient à concevoir un robot titanesque et ainsi permettre à la Terre de lutter efficacement contre le scientifique mégalomane le jour où celui-ci lancerai ses monstres.
La plupart des armes qui doteront Goldorak sont présentes, certes à un stade moins abouti, sur Mazinger Z et le soucis du détail semble avoir hanté l'auteur pendant de longues heures. Mais, malgré son très haut degrés de technologie, Mazinger Z n'a pas la faculté de voler, ce qui est en revanche le cas de certains de ses adversaires. Au moment où il sera essentiel pour le robot de pouvoir s'élever et se diriger dans les airs, le professeur Yumi, le "protecteur" de Koji, devra faire travailler ses neurones pour apporter un remède à cette situation. La solution qui sera premièrement trouvée sera d'utiliser les missiles poitrinaires du robot féminin Aphrodite Ace (piloté par Sayaka, la fille de Yumi) comme des "boosters" que Mazinger Z devra saisir au vol et qui le propulseront dans le ciel. Cette solution n'étant que du bricolage d'urgence, le scientifique va mettre au point le Jet Scrander, une aile volante télécommandée qui s'accrochera à Mazinger Z (exactement à la manière du futur Alcorak) et l'entraînera dans les airs beaucoup plus efficacement que les seins du robot de Sayaka.
Mazinger Z sera brièvement diffusé en France, d'abord en vidéo lorsque quelques k7 sortirent au tout début des années 80, puis à la télévision pour une dizaine d'épisodes en 1986 dans une émission dominicale présentée sur M6 par Karen Cheryl. La série n'eut pas de succès car son horaire trop matinal sur une chaîne encore peu propagée la condamnait d'avance, sans compter l'animation de 1972 qui, 14 ans après, avait pris un terrible coup de vieux. De plus, Mazinger Z nous apparût comme une imitation à peu de frais de Goldorak et nous affirmerons entre nous qu'il n'en est qu'un pâle ersatz, ignorant qu'il en est en fait le père.
Sachant maintenant tout ce que nous devons savoir, la série devient alors pour nous l'oeuvre où apparaît Koji Kabuto, le futur Alcor de Goldorak (dans la version originale japonaise de cette dernière oeuvre, Koji conserve bien évidemment son nom).
Mazinger Z terminé, Go Nagai enchaînera avec Great Mazinger , sa suite directe, dont les 56 épisodes s'étalent du 8/9/74 au 28/9/75. Great Mazinger est un robot plus grand et plus puissant que Mazinger Z qu'il sauve de la destruction dans le premier épisode. Koji Kabuto, suite aux conseils du pr Yumi, fait ses adieux à sa bande d'amis et part avec Sayaka pour les USA où il étudiera les passages d'OVNI. Ce départ en fait provoqué a pour but de cacher à Koji que son père est vivant. En effet ce dernier considère que son fils ne doit pas se mêler à cette nouvelle guerre qui débute. Le père de Koji est le concepteur du Grand Mazinger, machine pilotée par Tetsaya Tsurugi et destinée à lutter contre un peuple souterrain qui veut prendre la place des humains comme seigneurs de la Terre.
Ce deuxième chapitre aux ambitions uniquement commerciales de la saga Mazinger est sans aucun doute le moins réussis de tous. Pourtant le succès est au rendez-vous et Go Nagaï en fait bon gré mal gré une adaptation en bande dessinée pour le plaisir et la joie de ses jeunes lecteurs. Très mercantile donc, nous ne trouvons rien de techniquement révolutionnaire dans cette oeuvre dont la seule innovation notable est la création du Scramble Dash, aile propre au robot qui se déplie dans son dos. Nous y retrouvons les même particularités que dans la première série et si le Brain-Condor reprend le même fonctionnement que le Pilder, une nouvelle aile volante s'attachant au robot, le Great booster, est créée pour l'emmener plus haut que le Scramble Dash ne peut le lui permettre. Premier reliquat commercial de Mazinger Z, Great Mazinger restera moins bien que celle-ci dans les mémoires. Pendant les trois années de diffusion de ces deux séries, d'autres oeuvres d'autres auteurs vont apparaître sur les écrans et dans les magazines de bande dessinée japonais, capitalisant sur les concepts novateurs de Mazinger Z.
Go Nagai, de son coté, va, plutôt que de se répéter, chercher à faire progresser le genre en poussant un peu plus loin tous ces concepts et en en imaginant de nouveaux. C'est donc au moment où toutes les oeuvres mettant en scène des robots géants se ressemblent et ne sont que des copies plus ou moins proches de Mazinger Z/Great Mazinger que le mangaka sort sa dernière innovation dans le domaine : le robot transformable.
Getta Robot, nouvelle oeuvre de robot lutteur, est issue d'une collaboration de Nagaï avec l'un de ses assistants, Ken Ishikawa, qui dessinera les aventures que le premier a écrites à partir de croquis communément réalisés. Ce manga est bien évidement un nouveau succès pour Nagai et c'est sans aucune surprise qu'une série l'adapte rapidement. La Toeï produira 57 épisodes qui seront diffusés du 4/4/74 au 8/5/75 (soit un début de 5 mois antérieur à la fin de Mazinger Z et une fin de 7 mois postérieure au début de Great Mazinger, dans de différents créneaux horaires bien évidemment). Appâtée par le succès rencontré, la Toeï commandera à Nagai une suite afin de répondre à la demande du public. Getta Robot sera donc immédiatement suivie de Getta Robot G et de ses 45 épisodes diffusés du 15/5/75 au 25/3/75, série qui, hormis des géants au graphisme plus recherché, ne présente aucune innovation.
Dans ces deux parties de la même saga, Go Nagai nous propose un nouveau concept tonitruant sur bien des points qui consiste en trois appareils de type avion qui s'assemblent pour former un robot.
Ces trois appareils ont différentes combinaisons d'assemblage, chacune formant un robot destiné à une fonction particulière (voir encadré).
Série: Getta Robot Getta Robot G
robot en milieu ouvert (sol/air) : Getta 1 Getta Dragon
robot en milieu intra-rocheux : Getta 2 Getta Liger
robot en milieux aquatique : Getta 3 Getta Poséïdon
Ces différentes combinaisons reposant sur la malléabilité à froid du métal, elles sont donc totalement irréelles mais, encore une fois, Nagai a su, par de nouveaux concepts, faire progresser un domaine où l'on croyait avoir atteint le sommum. Comme pour Mazinger Z, la trame de l'histoire n'est bien sur pas trop recherchée et elle consiste encore une fois en un robot géant qui lutte contre une armée de monstres à la solde d'un tyran mégalomane qui projette de mettre la Terre à ses pieds. L'animation et le graphisme ne sont pas très soignés, comme de coutume dans ce genre de dessins animés, mais l'originalité démarque encore une fois le produit "Nagai" des autres oeuvres de robots lutteurs. Les deux séries de Getta Robot n'ont malheureusement jamais été diffusées en France mais le concept de leurs robots est très proche du Grand Dan (le robot de Bomber X, de Go Nagai encore une fois), vous pouvez cependant voir de longues apparitions de ces machines dans "Le Retour de Goldorak". A noter qu'il n'existe aucune communication entre le monde des Mazinger et celui des Getta et les cross-over qui les entremêleront par la suite auront beaucoup de mal à trouver une quelconque légitimité, Nagai ayant défini tant de différences qu'une interconnexion se révèle dès le début absolument impossible.
Les séries qui vont concurrencer celles de Go Nagai et qui ont donc pris en compte les concepts du pilote dans le robot et de la transformation ne feront pas d'ombre au "maître des robots géants" et ne surclasseront pas ses créations, certaines d'entre elles acquérant néanmoins une popularité certaine comme "Brave Raydeen", le robot du continent Mu.
Pendant que Getta Robot G se poursuit, Great Mazinger touche à sa fin. Lorsque cette dernière sera achevée, son créneau horaire sera occupé par une nouvelle série du même auteur, troisième volet de la saga Mazinger : UFO Robot Grendizer (Grendizer, robot OVNI). Cette série compile dans une fresque magnifique toute l'essence de l'auteur et inclue tous ces extraordinaires concepts qui influenceront les plus grandes oeuvres de science fiction pendant bien des décennies. C'est cette série qui débarquera en France en 1978 sous le nom de Goldorak.
L'originalité séparant Grendizer des deux Mazinger est à souligner : tous les robots sont le résultat d'une technologie extra-terrestre, contrairement à ceux de ses deux grandes soeurs, conçus de nos jours avec des moyens strictement humains et dont nous avions bien du mal à trouver un semblant de réalisme. Grendizer réussira là aussi où Great Mazinger avait échoué : se démarquer de Mazinger Z tout en bénéficiant de sa gloire. En effet, trop proche de son grand frère, Great Mazinger ne se trouvera jamais une légitimité et l'évidence de sa condition de reliquat commercial lui pèsera comme un boulet. Cela ne peut en revanche être dit de Grendizer qui par une réduction au seul Koji de l'utilisation des personnages-clés de Mazinger Z et la quasi absence de références à celle-ci, s'éloignera juste ce qu'il faut pour être considéré par les fans comme du nouveau matériel. Pour respecter cette ligne de conduite, les scénaristes feront dire à Koji, dans le premier épisode, qu'il se promet de ne plus se servir de son robot, avertissant l'auditoire qu'il n'est désormais plus question de chercher de référence directe avec le monde dont il vient de faire réémerger le héros.
Uchu enban dai senso
Au japon, les animations de courts métrage ne sont point considérées comme des reliquats et il arrive fréquemment qu'une société lance à l'exploitation non pas un long métrage mais une suite de films de court-métrage, souvent conçus pour l'occasion, parfois des ressorties de films à succès. Cette brochette de quatre ou cinq films de durée approchants la demi-heure rencontrait toujours un franc succès. Le 26 juillet 1975, la Toeï organisa à travers tout le pays l'une de ces journées marathon avec un enchaînement de sept animations. L'histoire n'en a retenu que deux : "Great Mazinger taï Getta Robot G", qui met en scène la rencontre entre ces deux robots très célèbres et "Uchu Enban Daï Senso", petit film de 29 minutes signé Go Nagai, qui mérite notre attention par ses étonnantes similitudes avec notre futur Goldorak.
Le héros de cette "bataille de la soucoupe volante de l'espace" est Duke Fleed, un extraterrestre qui, suite à la conquête de sa planète, s'est réfugié sur Terre où il vit sous le nom de Daisuke et travaille dans un ranch. Un jour, les guerriers qui ont détruit son monde attaquent la Terre, il va donc la défendre avec Gatiger, l'arme ultime composée d'une soucoupe porteuse et du robot Roboïser.
Comme vous pouvez le voir, les ressemblances sont frappantes entre ce film et la série que nous connaissons mais des différences existent bien et sont au premier abord plus nombreuses que les similitudes. En effet, tout l'aspect graphique de ce court-métrage est assez éloigné de Goldorak. La plus grande différence se situe dans l'apparence presque bâclée du robot lutteur, où le rouge et le jaune dominent. Quant aux personnages communs aux deux oeuvres, ils ne le sont que par le rôle et le nom, leur graphisme changeant alors dans de considérables proportions. Sur le moment, ce charmant petit court métrage dut paraître bien sympathique à ses spectateurs car, pour la première fois, le défenseur a la même origine, extraterrestre donc, que l'assaillant et prouve que la justice peut venir d'ailleurs. Après coup, ce film est bien évidement magique car il est le père de Grendizer et que, sans lui, on se demande quelle aurait put être la forme de la série ayant suivi Great Mazinger.
Les personnages de goldorak
La série comprend un nombre restreint d'acteurs de premier plan et si une multitudes de personnages secondaires défilent en masse tout au long du feuilleton, les protagonistes principaux ne se renouvelleront pas et peu arriveront à s'inviter dans cette famille et à y demeurer.
Le premier rôle est bien sur celui d'Actarus d'Euphor (Duke Fleed), le dauphin de la planète du même nom, ravagée par l'armée de Véga.
Réfugié sur la Terre qu'il défendra lorsque celle-ci sera attaquée, il travaille comme palefrenier dans un ranch sous le nom d'Actarus Procyon (Daisuke Umon).
Le second rôle, pour autant qu'il s'en contente, est la fonction d'Alcor, le héros de Mazinger Z. Il est dans un premier temps une espèce de faire valoir et souffre la comparaison avec Actarus, ce qui attise sa jalousie naturelle, mais devient rapidement son grand ami et va l'aider dans sa lutte. Toutefois, il ne supportera jamais vraiment le ton protecteur et l'autorité du prince d'Euphor envers lui. Le spectateur français, ignorant son passé, ne verra en lui qu'un second violon et ne comprendra donc pas qu'il ne se satisfasse pas de son sort. L'OVterre, qu'il a entièrement conçu, est caché dans un hangar du ranch où travaille Actarus, donnant ainsi prétexte à de multiples accrochages entre les deux garçons.
Ceux-ci combattront sous la direction du professeur Procyon (shiyochiyo Genzo Umon), le père adoptif d'Actarus. Homme de science et de coeur, il a recueilli et adopté le prince d'Euphor sur Terre. Son centre de recherche spatiale est le repère secret de Goldorak. D'une nature pacifique, il va peu à peu voir sa participation s'accroître dans la guerre que se livrent Véga et son fils. Le propriétaire du ranch où travaille Actarus et des terres sur lesquelles est construit le laboratoire du Pr. Procyon se nomme Rigel (Danbee Makiba). Cet ancien cowboy est d'une taille aussi réduite que son physique est repoussant. Son rêve est de rentrer en contact avec des extraterrestres et est d'ailleurs président d'un comité d'accueil dont il semble être le seul membre. Constamment perché sur son mirador duquel il ne cesse de chuter avec perte et fracas, il scrute le ciel dans l'espoir d'une rencontre du troisième type. Il est le principal bouffon de l'histoire. Rigel a deux enfants, Venusia et Mizar (Hikaru et Goro Makiba). Amoureuse d'Actarus, mademoiselle Rigel est une jeune chipie de 17 ans qui mène une vie austère et insouciante entre l'école et la ferme. Le choc que sera pour elle la découverte des origines de celui qu'elle aime la transformera en femme sure et décidée. Transfusée du sang d'Actarus, elle verra se développer ses capacités physiques, ce qui lui permettra de l'aider dans sa lutte. Mizar est le cadet de la famille Rigel. Bien qu'ignorant sa double identité, il admire Actarus et le considère comme son grand frère car celui-ci est le seul à ne pas le traiter comme un gamin.
Autour de ce noyau central, gravitent plusieurs personnages dont Banta et sa mère (Banta et Hara Harano), qui habitent les terres voisines du Ranch du Bouleau Blanc (Makiba Ranch) et Argoli (Dahashi), Antarès (Diamada) et Cochir Dahohi), les assistants du professeur Procyon. Le seul ajout à ce tableau de famille sera Phénicia d'Euphor (Maria Grace Fleed), la soeur d'Actarus, qui apparaît tardivement dans la série. Ayant tout refoulé de son passé, elle ignorait sa véritable identité avant de retrouver Goldorak sur Terre. Dotée notamment d'un étonnant pouvoir de prémonition, elle se montrera très précieuse. Son statut d'enfant lors de la guerre d'Euphor nous laisse présager ses 15 ans, bien qu'elle nous apparaisse plus âgée.
Le personnage dont l'ombre plane au dessus de toutes ces têtes est celui d'un gigantesque robot à l'aspect de samouraï accompagné de sa soucoupe porteuse, Goldorak (Grendizer). Construite pour donner jour à une génération de monstres dont aurait été équipée la Division Ruine, le corps d'élite des armées de Véga, et dotée d'un armement aussi complet que performant, cette terrible machine de guerre, qui devait permettre au tyran de conquérir l'univers, fut volée par Actarus et lui permit de rejoindre un monde plus paisible, la Terre. Sa création remonte à moins de trois ans lorsque le premier épisode débute.
Véga, le Grand Stratéguerre, est un dictateur mégalomane dont l'ambition est de conquérir tous les mondes habités de l'univers. Depuis la planète Stykadès (Vegatron), il surveille les hommes qui, en poste avancé sur notre Lune, tentent de conquérir la Terre pour lui. Il est le père de Végalia (Rubina) qui fut jadis la fiancée d'Actarus. Le commandement du Camp de la Lune Noire, le poste avancé, a été confié à Minos (Gandal) et Minas (Lady Gandal), deux êtres habitant le même corps. Le premier est un homme d'une grande loyauté qui possède une foi totale dans la puissance des armées qu'il commande ce qui n'est pas le cas de la seconde, une femme rusée et diabolique qui ne conçoit l'action d'un robot que comme le dernier stade d'un plan conçu minutieusement. Ces deux personnages ne sont pas les deux facettes d'un même être mais bien deux esprits indépendants dans un seul corps. Aussi différents qu'ils sont complémentaires, ils n'ont donc pas la même vision des choses. Plus encore que Véga, Minos demeure le vrai méchant de la série, place de choix que sa présence sans faille tout au long de l'oeuvre lui fait mériter de droit. De toutes les agresseurs qui apparaîtrons dans Goldorak, il est aussi le plus éloquent, le plus mystérieux et le plus majestueux soldat de Véga. Sous ses ordres nous trouvons Hydargos (Blaki), général détaché de la Division Ruine. Directement chargé de détruire Goldorak, cet homme cruel et ambitieux est donc tenu pour responsable des échecs des monstres qu'il envoie sur Terre. Il est l'un des rares hommes de Véga a faire passer son intérêt personnel avant celui de son maître. Déterminé à tuer Actarus et à s'en servir comme d'un tremplin pour atteindre les plus hautes sphères véghiennes, il ne veut laisser à personne un part du morceau. Son entêtement précipitera sa chute. Sa mort ne laissera pas de vide dans l'armée de Véga qui le remplacera aussitôt par Horos (Zouril) qui, contrairement à celui dont il pallie la perte, a le même grade que Minos, est son égal et entretient avec lui une grande rivalité. Homme de science, il se vante souvent de ne pas être un militaire.
Des étoiles et des noms
Lorsque UFO robot Grendizer fut adaptée en Français, l'énorme majorité des noms propres employés fut modifiée pour rendre la série moins japonaise et plus claire.
Les lieux terriens, qui sont pour la plupart des sites existants, eurent des sorts assez divers. Si la ville de Tokyo est cachée derrière les néologismes Perlépolis ou Luneville, le mont Fuji sera souvent appelé par son vrai nom. Quant aux lieux propres à la série, c'est à dire ceux qui ne puisent pas leur existence dans la réalité, ils prirent des noms souvent poétiques comme le Ranch du Bouleau Blanc et le Camp de la Lune Noire. Les humanoïdes, qu'ils soient terriens ou extraterrestres, reçurent des nom tirés pour la plupart de l'astronomie. Nous retrouvons donc des noms d'étoiles (Procyon, Rigel), de constellations (Bélier) ou de planètes (Uranus). Ces choix dénaturent certes un peu la série, mais ils la magnifient car ils rendent la version française beaucoup plus magique que l'originale. En effet, comme pour tout feuilleton conçu au Japon, les noms d'origine des terriens sont des prénoms couramment utilisés dans ce pays et les Koji, Hikaru et Daisuke sont des équivalents de nos Pierre, Paul ou Jacques, ce qui accrédite inconsciemment la notion de réalisme de l'histoire. En France, en revanche, l'emploi de noms ne pouvant être portés par des humains nous fait voir les personnages comme des héros qui ne peuvent prendre vie dans notre réalité. Mais comme dit plus haut, ce total excès dans le choix des noms rend la série bien plus féerique qu'à l'origine. Ouvrons ici une parenthèse pour réponde à une question qui en a hanté plus d'un et qui reste l'un des plus grand mystère lié à la série : Comment se fait-il que les véghiens soient trop bêtes pour ne pas comprendre qu'ACTARUS Procyon est ACTARUS d'Euphor, l'homme qu'ils traquent? point intéressant non? La réponse est toute simple : dans la version originale, le nom de naissance du héros est Duke Fleed et pas seulement son rang dans la société de sa planète. Lorsqu'il s'est réfugié sur Terre il a changé son identité et est devenu Daisuke Umon. Le nom et le prénom ayant tous deux changés, il n'y pas d'analogie alors que celle de la version française est évidente voire choquante.
Si vous avez le courage de lire les pages qui suivent, vous y retrouverez des mots absolument extraordinaires tels "encephalopulseur" ou "translucidateur". Tous ces noms sont bien sur des néologismes, c'est à dire des mots créés pour désigner des choses qui n'existent pas, ne respectant aucun dictionnaire et dont les racines sont empruntés à des mots qui, eux, existent. Ces racines permettent en un instant de comprendre la signification de la chose nommée et il ne faut pas une minute pour comprendre que l'encephalopulseur est un appareil qui agit sur le cerveau et que le translucidateur permet sûrement de voir à travers les choses (de plus, à peine ces noms criés, les objets qu'ils désignent apparaissent à l'écran). Ces noms ont pour la plupart été créés avec soin (une constante dans l'adaptation française) et sont très beaux et plaisants à l'oreille, encore faut-il oublier l'odieuse "métamorphorisation" dont on se demande quelle différence elle peut avoir avec la métamorphose...
Le mot Goldorak en lui même est intéressant à découper. Si sa création est du au fait que les adaptateurs voulaient un savant mélange de Goldfinger et de Mandrake, ce nom doit au hasard de coller si bien au robot qu'il désigne. Un Rak étant un néologisme par lequel Procyon désigne l'une de ses machines de combat, Goldorak est donc un "Rak d'or".
Lorsqu'on y prête un oeil très attentif, nous remarquons qu'une quantité non négligeable de plans ont été coupés lors de l'adaptation en Français. La vision de quelques épisodes originaux nous renseigne sur la raison de tous ces trous plus ou moins dicibles : Lors de l'apparition d'un robots de Véga, son nom en alphabet japonais s'inscrit en bas de l'écran pendant quelques secondes qui ont été invariablement coupées par les adaptateurs.
La conception de la série
UFO Robot Grendizer, série de 74 épisodes diffusée du 05/10/75 au 27/02/77, est un exemple typique du genre d'animations ultra populaires au milieu des années 70. Très nombreux, les feuilletons de robots lutteurs monopolisent l'intérêt du public qui se rue sur les reproductions en jouet des géants de fers qu'ils voient à la télévision. Cette mode est donc très lucrative pour les entreprises qui les commercialisent.
Au Japon, pour qu'une série de grande envergure soit produite, il faut l'accord d'un "sponsor", c'est à dire d'un industriel du jouet qui accepte de mettre de l'argent dans la production et qui se voit en retour garantie l'exclusivité du merchandising du jouet. Ces sociétés détenant alors une grande part du pouvoir décisionnel, elles multiplient les animations de robots lutteurs. Bandaï, sponsor exclusif des séries conçues par Go Nagai, gagne beaucoup d'argent avec ses séries et le pousse donc à créer une nouvelle oeuvre de ce style afin de poursuivre la dynamique engagée avec les Mazinger. Pour pouvoir répondre aux impératifs du géant du jouet, Nagai va retravailler et souvent même refaire les graphismes de "Uchu Enban Daï Senso" dont il veut réutiliser le synopsis. Commercialement, La relative laideur de Gatiger/Roboïser condamnait d'avance la reprise de son apparence, Bandai ne pouvant produire un jouet d'aspect moyen. Nagai va donc, sur la base des Mazinger, créer un robot beaucoup plus esthétique, Grendizer, l'une des machines qu'il ait le mieux réussis. Du coté de l'intrigue, il va donner plus de profondeur aux personnages, rapprocher le monde d'"uchu enban dai senso" de ses précédentes oeuvres et, en y introduisant le personnage de Koji Kabuto, créer un lien très fort avec celui des Mazinger dont Grendizer devient, après Mazinger Z et Great Mazinger, le troisième volet de la saga.
Ce travail, au cours duquel il aura simplement défini l'histoire, les personnages et fait de très nombreux croquis, servira de base à la TOEI Animation, à qui il va passer le relais pour la réalisation du feuilleton. La conception de la série ne nécessitant plus son attention, l'auteur va alors s'atteler à la genèse du manga dont la publication des premières feuilles ne sera précédée par la diffusion du premier épisode du feuilleton que de quelques semaines.
Parmi les hommes de la TOEI qui vont donner vie à la série, deux personnes se détachent et demeurent pour beaucoup comme les deux "pères" de l'animation : Shingo Araki et Kazuo Komatsubara, les character designers (ceux qui imaginent et conçoivent les graphismes de tout nouveau personnage). Ceux-ci vont faire un excellent travail et iront jusqu'à assurer eux-même la réalisation de 18 des 74 épisodes. Araki réalisera aussi pour l'épisode 49 et ses suivants un nouveau générique "image" très beau et passé à seulement trois occasions en France, en 1983.
Les moyens techniques et humains utilisés pour produire cette série vont donc être très importants, ce qui lui donnera un très haut niveau de tous les points de vue. Graphiquement, le soin apporté aux dessins donne à l'animation une qualité impressionnante. L'importante quantité d'épisodes pour une série de robots géants (seul Mazinger Z aura fait mieux avec ses 92) nous montre bien les espoirs mis dans cette oeuvre par ses concepteurs.
L'équipe de la Toei va, selon les directives laissées par Nagai, s'imprégner de toutes les particularités du monde du Mangaka, assimiler tous ces concepts révolutionnaires et les incorporer magnifiquement dans Grendizer. Outres les transformations irréelles qui parsèment la série, la particularité qui nous a le plus marqués dans Grendizer est l'assemblage de deux appareils, concept assez banal au japon depuis quelques années déjà mais qui pour nous, français, nous apparu comme une grande première. Série commerciale de grande facture dans laquelle beaucoup de moyens furent investis, Grendizer est une oeuvre qui va superbement jouer avec ce concept attrayant.
Il est à noter que le rythme de production du manga étant beaucoup plus rapide que celui de la série, tous les appareils comme les Raks (Spacers) y apparaîtront en premier et seulement ensuite seront repris dans le feuilleton.
Le système de la soucoupe porteuse (qui porte le nom de Spacer elle aussi), fonctionnant un peu comme un cargo de transport et avec laquelle le robot ne fait qu'un, est d'une très grande ingéniosité car, proches l'un de l'autre, les deux appareils peuvent se joindre à n'importe quel moment,. Les raks, bâtis sur le modèle de la soucoupe porteuse et qui s'accrochent au robot montrent un nouveau pas de fait dans le domaine des jonctions. En effet, jusque-là, les machines additives à un robot n'étaient que des ailes volantes télécommandées tandis que les véritables avions pilotés de Goldorak ne sont plus des faire valoir destinés à accroître la puissance de celui-ci, mais bien des engins joignant leurs forces à celles du géant de lumière et d'acier.
Le thème de l'armée extraterrestre est une fois de plus réutilisé, mais en ce qui concerne le héros, il ne s'agit plus d'un adolescent livrant un combat perdu d'avance mais d'un chevalier des temps modernes, d'origine extraterrestre lui aussi, qui a pris sous sa protection notre planète et qui va la défendre contre les monstres qui ont anéanti la sienne.
La violence de Grendizer atteint un niveau supérieur à celui usuel dans ce genre de séries. Grendizer est surtout plus adulte car ses explications technologiques sont bien plus acceptables que celles des oeuvres précédentes, ses technologies extrêmes étant l'oeuvre de Véga ou en découlant comme les inventions de Procyon. La science, dans Mazinger Z, ne revêtait en revanche qu'un habit humain, la plupart de ses aspects étant même plus que millénaire, devenant alors pour nous presque chimérique. Il en résulte que si certaines situations des Mazinger ne peuvent être acceptées parce que les technologies sont uniquement humaines, celles de Grendizer ne peuvent être réfutées puisqu'elle reposent sur une civilisation alien possédant des siècles d'avance sur nous, cela crédibilisant alors considérablement toute la série.
Il faut bien avouer que si les récits de robots lutteurs forment un tableau régulier, Grendizer s'en détache par un emploi plus profond de certaines valeurs comme l'émotion, la violence et la structure de récit. Ici, les enfants n'ont pas leur place dans les combats, leur immaturité serait un trop lourd handicap.
Comme dans la plupart des aventures, le ton général du feuilleton est imposé par l'attitude du personnage principal : Actarus.
Cet Actarus est un introverti mélancolique et pessimiste, à l'opposé du stéréotype de héros commun à ce genre d'histoire, habituellement haut en couleur et fort en gueule. Actarus est un être presque lisse, incolore et inodore, auquel personne et certainement pas le public adolescent ne peut s'identifier, bref, c'est un adulte. Jusque-là, les pilotes de ces géants d'aciers étaient tous de très jeunes hommes, bien souvent encore adolescents, des êtres instables et impulsifs qui se sont vus confier le pilotage de leur machine presque par hasard. Claqués sur Alcor/Koji Kabuto, premier pilote d'un robot lutteur, ces justiciers étaient semblables les uns aux autres. Dans Goldorak, en revanche, le maître de la machine ultime est adulte, mur et presque emmuré dans un silence volontaire; ses actions, ses gestes et ses mots se limitent à l'essentiel et il ne sort de son mutisme que pour casser de l'extra-terrestre, ce qu'il fait avec les bons gestes, l'assurance d'une personne qui n'a pas le droit de perdre et sans recherche de panache. Emporté par la tornade de la violence, Actarus n'a d'autre choix que de combattre et "puisqu'il y a cette guerre à faire, il la fait". Les terribles heures qu'il a vécues lors de la destruction d'Euphor le hantent constamment et il est traumatisé par ce passé, il reste d'ailleurs muet sur ce sujet avec ses proches et ne semble pas connaître les bienfaits que l'on peut trouver en confiant ses peines à autrui. Pour vaincre ses démons, il n'aura d'autre remède que de les combattre, nous donnant une leçon au passage. Ce qu'il est n'est certes pas sa nature originelle, mais ce qu'il est devenu suite à la conquête de sa planète, un condamné à mort perpétuellement en sursis, un sentiment renforcé par une blessure à graves conséquences qui se réveilla au milieu de la série. Son entourage, très attentif à sa personne, ne peut que constater son état car il n'y a rien à faire devant une personne qui se tait et choisit de souffrir en silence, Venusia voyant son amour se heurter à un mur. Mais la flamme qui brûle dans le coeur de la jeune femme n'est pas un amour impossible, à l'inverse de ceux que le Prince de l'espace inspirera à Euridie (Mineo), Aphélie (Naïda) et Végalia et qui seront condamnés d'avance.
Quand la fille de Rigel apprendra la vrai nature du jeune homme, un bref sentiment de peur laissera la place à une admiration qui accentuera son sentiment. Amoureuse transie d'Actarus, elle ignore donc Alcor qu'elle ne laisse pas indifférent et qui sera par la suite la convoitise de Phenicia. Le prince d'Euphor semble être le seul à émerger de ce quatuor amoureux, bien que son penchant pour Vénusia soit une réalité, mais il ne semble pas s'en soucier. La tristesse d'Actarus estompe même l'atmosphère de joie et de bonheur qui règne malgré tout dans la famille Rigel (qui, par extension, comprend aussi les habitants du centre) car, confidents de ses pensées, nous regardons presque la série à travers ses yeux. D'une ambiance imprimée par l'état d'esprit du héros, l'histoire est riche en moments dramatiques et bien des épisodes vont se clore sur une note amère. Nous le verrons plus tard, la série elle-même s'achèvera, une constante chez l'auteur, en nous laissant un arrière goût dans la bouche, preuve d'un désenchantement ayant peu à peu gagné tous les personnages.
Notons pourtant que la situation mentale d'Actarus est loin de lui nuire en société car n'oublions pas que Mizar, qui ignore totalement sa réelle identité, le considère comme son héros, voir son dieu.
Le pilote de Goldorak inspire confiance, est tranquillisant et il est bon pour les jeunes personnes qui combattront à ses cotés de pouvoir se reposer sur une telle assurance. L'apparition de Phénicia changera son caractère, le rendant plus ouvert et plus heureux et il goûtera désormais de manière moins passive aux moments de joies qui passent souvent à sa portée.
Le prologue fantôme
Un grand auteur, Marcel Pagnol, dont l'érudition en matière de narration ne peux être contestée, affirme que la situation sur laquelle s'ouvre une oeuvre doit être clairement définie et que, s'il n'y a pas de narrateur, comme par exemple dans les oeuvres de Leiji Matsumoto, un dialogue doit, non seulement présenter les personnages mais leur faire dire pourquoi il sont là.
Dans la série qui nous intéresse, il y a un passé, un passé facteur de tous les événements qui vont s'y produire et dont le premier épisode nous tient inavertis. Par la suite, le voile ne sera que partiellement levé sur cette époque et mise à part les grandes lignes, un grand nombre de points seront conservés dans l'ombre. Préserver un certain mystère autour d'Actarus dont les fonctions et les charges passées nous seront à jamais étrangères est certes judicieux du point de vue du piquant de l'affaire mais, à long terme, il nuira à l'intrigue car il laissera pour toujours des questions en suspens.
Tout au long du feuilleton, une foule de flash-backs viennent pourtant nous raconter les événements antérieurs à celui-ci mais, qu'ils sortent de l'esprit ou de la bouche d'Actarus, ils seront courts et pauvres en information et leur forme la plus fréquente sera celle d'une suite de deux ou trois images arrêtées . Ce qu'ils ne nous disent pas, et qu'il nous est interdit d'inventer, sera déduit, soit par le recoupement de deux informations, soit par un usage très pointu d'une logique tenant compte du pacifisme des Euphoriens et de la cruauté des Véghiens. Si un jour Go Nagai veut redonner dans Goldorak, c'est assurément ce passé qu'il lui faudra traiter, tant il y a de choses à préciser.
Ce que nous savons sur cette époque de la vie de notre héros est tout de même satisfaisant, bien que son exposition n'entre jamais dans le détail et se contente du strict essentiel.
Actarus est né dauphin d'Euphor, planète située dans la nébuleuse de Véga. Un jour, venues de Stykadès, un monde proche dominé par le Grand Strateguerre Véga, un tyran parti à la conquête de l'univers, de monstrueuses machines de guerre prirent d'assaut sa terre natale. Euphor étant une civilisation pacifique n'ayant aucun moyen de défense contre la Division Ruine, elle fût écrasée et les parents d'Actarus (le roi et la reine) périrent sous ses yeux. Pourtant, avant cette agression, Euphor et Stykadès avaient longtemps réussis à cohabiter dans la paix, les rapports fraternels allant même jusqu'aux échanges scientifiques. Mais si les savants d'Euphor n'en retirèrent que des découvertes à but humanitaire, les techniciens véghiens donnèrent des fins guerrières à ce partage des connaissances qui leur permit notamment la création de Goldorak. Afin de geler cette fragile situation, les parents d'Actarus pensèrent le marier à Vegalia, la fille du Grand Stratéguerre mais, aveuglé par ses rêves de conquêtes et malgré l'amour que sa fille et le prince éprouvaient, le despote déclencha finalement l'attaque contre Euphor. Ce conflit fut d'une brièveté extrême, Euphor étant paralysé par des siècles de pacifisme et Véga ayant confié l"assauts à ses hommes les plus cruels, hommes que nous verrons revenir dans la série. Le Grand Stratéguerre, sachant qu'il ne rencontrerai pas d'opposition sérieuse, fit participer à l'attaque le tout premier prototype d'une nouvelle génération de monstres, Goldorak, qui se révéla d'une efficacité diabolique.
L'armée véghienne, lorsqu'elle part en campagne, utilise deux sortes d'armes : d'un coté il y a les navettes (miniFO), destinées aux assauts de faible envergure et de l'autre les anteraks, antiraks et golgoths, trois noms qui désignent en fait exactement le même type de machine, les robots de combats (Enban-jû, soit littéralement monstre-soucoupe) qui peuvent être soit pilotés soit télécommandés. Soulignons que Goldorak n'est pas un Enban-Jû mais un UFO robot.
La planète d'Actarus fut réduite à feu et à sang, et son sol rongé par la radioactivité, devint une planète morte. Lors de l'assaut de la division Ruine, Actarus tenta bien d'organiser un semblant de résistance mais il ne put rien faire et dut se réfugier sur la planète Pallas dont Pollux (Morus), son meilleur ami, était le prince. Prochain objectif de Véga, Pallas fut bien vite envahie et, au milieu de l'assaut, les deux amis se quittèrent, Actarus cherchant à échapper à l'assaillant et Pollux à organiser une résistance. Ils furent séparément capturés et ne se revirent plus jamais jusqu'à la fin de la série. Pollux, après maints lavages de cerveaux sera enrôlé dans la division Ruine et deviendra un des plus fidèles serviteurs du Grand Stratéguerre. Ce dernier, dont l'armée colossale nécessite un soutiens logistique constant, n'a pas seulement besoin de pilotes mais aussi de main d'oeuvre, de scientifiques et autres chercheurs et c'est ainsi que même ceux n'ayant quasiment aucune notion de combat, comme Actarus, peuvent trouver une utilité aux yeux de Véga, utilité dont la forme ultime peut se matérialiser dans une déportation dans les bagnes de l'empire véghien. En attente du règlement de son sort, Actarus est enfermé dans une cellule de verre dont il réussît à s'évader. Cherchant à joindre un moyen de transport, il pénètre dans le hangar de Goldorak, qu'il réussit à mettre en route et avec lequel il quitte Stykadès, exauçant du même coup son désir de priver Véga d'un tel engin de mort. Immédiatement après son envol, Actarus décide de se servir de Goldorak pour combattre Véga et délivrer son peuple mais, en raison de son ignorance du maniement des robots et du peu de fiabilité de sa machine face à une opposition sérieuse, il doit réaliser qu'il n'est pas de taille à lutter. Constatant qu'il peut tout juste manoeuvrer la machine, il est obligé de fuir. Après une longue course sans fin dans l'espace, il rejoint la Terre et s'y échoue. Il rencontre alors le professeur Procyon, qui jadis échangeait des informations scientifiques avec les savants d'Euphor. Celui-ci va l'adopter et lui redonner une vie normale. Présenté par l'astronome comme un fils de retour d'un long voyage, Actarus va travailler au ranch de Rigel et, dans ce havre de paix, deux ans s'écouleront dans la quiétude.
Malgré l'équilibre qu'il trouve dans sa nouvelle vie sur Terre, Actarus va garder en lui de multiples cicatrices. Persécuté par la vision des scènes d'horreur qu'il a vécues, il s'en veut d'avoir fuis et de n'avoir pas tenter de sauver les quelques survivants qui ont du mourir depuis entre les mains de Véga, ne trouvant pas d'autre justification que la peur à la course qui l'a mené sur Terre. Actarus ne repose donc pas en paix, d'autant plus qu'il sait que Véga le recherche et qu'un jour, il se retrouvera face à lui et sera contraint de reprendre les armes. C'est dans cet optique que ces deux années lui serviront aussi, avec son père, à perfectionner Goldorak.
Le talon d'Achille de la série, pour le fanatique de récits structurés sera bien évidemment ce faible traitement du passé d'Actarus. Le maigre récit de ce passé méconnu est le maximum que nous pouvons tirer des flash-backs crayonnés qui viennent parsemer la série. Alors surgissent les questions qui nous tiraillent et qui, peut-être, nous auraient fait aimer Actarus encore plus.
Au cours de la série, on ne cesse de constater le fait que le psychisme d'Actarus a été profondément modifié par la guerre d'Euphor. Mais alors, qui était cet Actarus, prince d'une civilisation pacifique aux abondantes ressources et à la parfaite organisation sociale? Nous savons qu'il a eu deux amours, un grand ami, des parents bons et généreux mais nous ignorons tout de ses charges, activités, passions et projets. Destiné à devenir un roi, ce personnage public devait avoir une vie riche et pittoresque. Qu'en reste-t-il? rien, la faute aux scénaristes qui, en développant plus largement cette période auraient pu donner une autre dimension à l'oeuvre et, sans toutefois narrer deux récits à la fois, couper plus souvent la monotone résistance terrienne par la naissance du prince, une de ses aventures, un voyage diplomatique auprès de Véga ou bien d'autres choses encore. Il est dommage de n'avoir pas sur profiter du fait que tout les personnages surgit de son passé lui sont non seulement connus, mais presque familiers. Fiancé de Végalia, le prince a sûrement côtoyé celui qui devait devenir son beau-père et ainsi être amené à converser avec l'entourage du despote. Son amitié avec Pollux démontrait l'envergure des rapports entre les dizaines de mondes aujourd'hui disparus. Non seulement cela aurait brisé la certaine répititivité des épisodes mais cela aurait donner plus de profondeur à tous les extra-terrestres dont nous aurions connus, en quelque sorte, les gestes de tout les jours. mais surtout les peurs, les blessures, les plaisirs et les très exactes fonctions.
Quelle joie aurait été la nôtre que de voir une triplette d'épisodes consacrés entièrement à l'enfance du prince, à la guerre d'Euphor et à la fuite d'Actarus sur Terre. Les réfractaires à cette idée nous opposeront le fait qu'une histoire ne doit avoir d'un seul centre principal d'intérêt afin de ne pas disperser l'intérêt du public. Nous leur répondons que chaque épisode est une entité en soit et que si quelque uns s'étaient détachés de la linéarité de l'histoire, cela aurait été un gain et non pas un frein.
Dans Albator78, par exemple, les origines du héros sont dévoilés au court de deux épisodes entièrement consacré au passé du pirate, le résultat est extraordinaire car il présente un milieu où nous n'avons pas l'habitude de voir évoluer le personnage à qui il offre presque une nouvelle identité et dont il étend la stature.
Les scénaristes n'ont pas misé lourd sur cette chance, c'est dommage, car le bon numéro serait sans l'ombre d'un doute sorti...
Malgré le peu d'informations qu'ils renferment, les flash-backs de Goldorak sont captivants et nous font un grand effet. C'est justement parce qu'ils sont fixes qu'ils sont si percutants car ils capturent pour nous la milliseconde la plus terrible et nous la présente en plan fixe.
Dans la série, les sentiments exprimés par les différents personnages sont très forts, du martial Minos au burlesque Rigel. Au détour d'une parole, d'un geste où d'un regard, surgit donc la sensation du spectateur mais c'est le personnage qui dicte ce que nous devons ressentir. .
En revanche, dans les flash-backs, le manque de reflets des sentiments se trouve pallié par chacun de nous qui remplace des sensations non imposées par les siennes. Ainsi le garçon violent y verra une situation encore plus cruelle qu'elle n'est décrite et la jeune fille sage, pour se réconforter de ce bref survol de situations horribles, pensera que les morts furent instantanées et qu'il n'y eut pas de souffrances inutiles. C'est donc bien cette liberté de ressentir et d'interpréter qui magnifie les flash-backs...
Pour vous prouvez ce que nous avançons, comparons la cruauté d'un même homme, le superintendant Sogradi (Whiter), dans deux situations semblables mais éloignées dans le temps. Cet homme cruel commet, ou tout au moins tente de commettre deux crimes : tout d'abord celui de la reine d'Euphor, ensuite celui de Vénusia.
Lorsque Actarus fait surgir de son esprit quelques plans arrêtés nous présentant le meurtre de sa mère, nous ressentons fort bien la cruauté de l'acte, mais celle qui habite l'assassin nous apparaît bien plus floue et il faut que son visage figé soit déformé par un démoniaque sourire pour percevoir chez lui un vrai plaisir plutôt qu'une satisfaction du devoir accompli. Lorsque le même homme tente d'étrangler Venusia, nous avons à notre vue bien plus d'éléments pour juger son degré de sadisme, éléments évidemment absents du flash-back car le son et le mouvement font la précision. Nous pouvons ainsi percevoir, par ses mots, sa gestuelle et ses mimiques, non seulement la cruauté de ses actes mais aussi son ignorance de la pitié, son sadisme et son amour pour le mal. En quelque sortes, sa gestuelle reproduit ses pensées, ce qu'une image immobile faillit à exprimer.
Les flash-backs de Goldorak nous montrent ainsi leur impuissance à capturer l'atmosphère d'une époque et, ne figeant qu'assez imparfaitement des moments brefs, sont donc restricteurs dans le récit. Ces tableaux sont aux scènes animées ce qu'est le cinéma muet au parlant et nous apparaissent comme les cases éparpillées d'un court comic-strip.
La série
Dans les tous premiers instant du premier épisode, Alcor, un jeune homme débarque au ranch du Bouleau Blanc et va immédiatement éprouver de l'antipathie pour Actarus. Invité du Professeur Procyon, il vient étudier les passages d'OVNI au centre spatial de celui-ci. Très caractériel, susceptible et hostile à tout commandement, Alcor est tout juste sorti d'une adolescence mouvementée et a une très haute opinion de lui-même, rejoignant le stéréotype du héros dont il est à l'origine. Il sera d'ailleurs fortement irrité quand Actarus se montrera indifférent envers son OVTerre (TFO), qu'il considère sans l'ombre d'un doute comme une merveille de technologie et une preuve de son génie. C'est donc un sentiment de rivalité basé sur la condescendance qui semble premièrement s'installer entre Alcor et Actarus (le fameux "comment un garçon d'écurie peut-il savoir de telles choses?" est devenu un classique).
Cette entrée en scène du héros par la petite porte est vraiment peu commune. Elle le devient encore plus lorsque nous nous plaçons du point de vue Japonais. Au Pays du Soleil Levant, tout le monde a suivi les différentes aventures du pilote de Mazinger Z et racontait en ce personnage le héros dans sa forme la plus totale. Le voici donc, dès les premiers moment d'une nouvelle série dont la plupart des auditeurs ne savent rien de l'histoire, opposé à Actarus, un jeune garçon tout à fait antipathique et froid dont il semble falloir se méfier.
Imaginez le choc ressenti, lorsque ces fans de Alcor/Koji découvrent que leur champion n'est pas le pilier de l'histoire, place qui échoit à ce jeune prétentieux qu'apparaît premièrement être le fils de Procyon.
Ce procédé qui restera très peu utiliser est d'une conséquence tout à fait remarquable car elle permet à Actarus, lorsqu'il se révèle, de voler tous les coeurs sans avoir à marcher sur la tête d'Alcor pour y parvenir. Il n'y a et aura pas de rivalité provoquée entre les deux jeunes garçons, l'avantage du Prince d'Euphor étant d'emblée présenté comme totalement définitif.
Lorsque Alcor sera mis au courant de la réelle identité du fils adoptif de Procyon, les deux jeunes gens enterreront la hache de guerre et ne se verront désormais plus que comme des frères. Malgré les injonctions d'Actarus qui lui recommande souvent de ne pas se mêler aux combats, cette tête brûlée d'Alcor défie à chaque épisode les monstres de Véga à bord de son ridicule OVTerre et va à la surprise de tous se montrer être un pion important, bien que ses moyens restent très limités, sauvant plusieurs fois son ami d'une mort certaine. Les comportements d'Alcor nous ont parus bien immatures à nous français car, ignorants tout des exploits du jeune Kabuto dans Mazinger Z, nous ne l'avons jamais vu, du moins au début, que comme un personnage d'une incroyable arrogance. Portée à notre connaissance, la fonction de pilote de Mazinger Z ajoute à Alcor une indéniable excuse. N'oublions pas que, contrairement à Actarus qui a une identité à protéger, Alcor/Koji défendait la Terre contre le docteur Hell au vu et au su de tous et cela devait lui faire monter des bouffées d'orgueil d'être reconnu comme le héros de la Terre. Désormais rentré dans l'anonymat, le voilà surpassé, voire humilié, par un jeune homme d'une force incalculable et d'une étonnante habileté au combat en lequel il ne peux s'empêcher voit un rival insurmontable. Toutefois, ces années de guerre suivies de quelques saisons à étudier l'ont fait mûrir et il accepte désormais de ne plus être la pierre d'angle de la défense du bon droit.
Avant d'attaquer la Terre, le commando d'assaut a bien entendu passé quelques jours à évaluer les forces terriennes. Hydargos, ignorant que le Prince d'Euphor et Goldorak ont trouvé refuge sur Terre et l'étude des images de la ridicule soucoupe d'Alcor leur montrant une technologie primitive, prévoit une conquête des plus aisées et n'envoie qu'un seul Golgoth escorté de quelques navettes attaquer la planète bleue. C'est alors que, à la surprise de l'officier extra-terrestre, Goldorak surgit d'on ne sait où et repousse cet assaut.
La présence d'Actarus compliquant sérieusement le plan de conquête de Véga, ce dernier fait construire une base avancée sur la face cachée de notre satellite, le Camp de la Lune Noire, d'où partiront toutes les attaques contre notre planète. Dès lors, à chaque fois qu'une attaque se préparera, l'astre mort prendra des reflets rougeâtres, c'est le phénomène de la Lune rouge, ce qui permettra à Actarus d'y voir l'imminence d'une action véghienne.
Le commandant de cette base est Minos, il reçoit ses ordres uniquement du Grand Stratéguerre et sa seule charge consiste à transmettre les volontés de Véga à Hydargos qui a bien du mal à supporter la situation. En effet, Minos n'étant qu'un simple intermédiaire (et son supérieur direct), Hydargos ne souffre donc pas la condescendance et le manque de confiance dont l'hermaphrodite fait preuve à son encontre. En fait, Minos est lui aussi responsable des échecs de son subalterne vis-à-vis du Grand Stratéguerre et il risque donc sa tête à chaque revers, ce qui explique son impatience envers Hydargos.
L'ambiance sur la Lune est donc très malsaine, voir invivable pour les subalternes car ce n'est qu'un lieu de décision, de transition où il ne se passe pas souvent grand chose et où les soldats s'ennuient, du moins ceux n'ayant aucune responsabilité car Hydargos et Minos étant perpétuellement en sursis, ils ont de quoi s'occuper l'esprit.
Hydargos ne sera pourtant pas à blâmer car il ira toujours au bout de ses possibilités et son imagination augmentera sans cesse au fil de ses échecs. Après avoir pris des otages, manipulé des enfants, hypnotisé des proches d'Actarus et exercé le chantage sur ses propres hommes, il tentera d'inonder la région du centre, de faire fondre les pôles et de rapprocher la Terre et la Lune... Bien souvent, la victoire ne lui échappera que de très peu. Il traînera comme un boulet le fait de ne jamais parvenir à localiser le pont d'envol de Goldorak. Hydargos est donc un homme que l'on presse et que l'on menace pour obtenir de lui ce que l'on veut, ce qui est fort dommage. En effet, le veghien ne peut pas attendre qu'une série de 4 ou 5 monstres soient construits pour les envoyés sur Terre et, pressé par le temps, il enverra chaque machine au combat dès sa conception achevée, pour ainsi dire sans appui et sans test valable.
Les six premiers épisodes ne nous servent qu'à mesurer l'incapacité des gens de la Lune et, malgré de très intéressantes intrigues, l'issue finale ne fait aucun doute dans notre esprit.
"Le festin des loups", septième épisode, vient effacer dans notre esprit les derniers doutes qui subsistent sur l'inaptitude d'Hydargos lorsque Janus (Gorman), émanant de la division Ruine et mandé par le Grand Stratéguerre en personne, vient prendre sa place de commandant de la soucoupe amirale, c'est à dire grand exécutant des désirs de Véga. Homme cruel et imbu de lui même, Janus semble invincible et son robot parait d'une puissance colossale. Son apparition nous permet de constater que notre idée sur les membres de la division Ruine dont nous n'avions jusque là vu qu'un vétéran embourgeoisé, Hydargos, est exacte. Ces fameux guerriers sont traités avec égards et les meilleures robots que les scientifiques de Véga produisent leur sont automatiquement attribués car, comme le constatera Minos, "pourquoi les hommes de la division Ruine ont-ils des armes que nous ne possédons pas ?". Ajouté à cela l'extrême habilité au combat de ces hommes d'élite, les commandos de choc de Véga sont terriblement compétents. Cette différence entre la puissance de Janus et celle d'Hydargos nous laisse entrevoir que les hommes du Camp de la Lune Noire n'ont pas en leurs mains les moyens nécessaires à l'accomplissement de leur tâche, chose très étrange quand on sait que la destruction de Goldorak est l'objectif principal du Grand Stratéguerre. En fait, même si les gens de la Lune ne sont pas des incapables, ils sont presque autonomes, c'est à dire qu'il construisent eux même leurs robots et comme ils ne sont que des militaires, les machines produites sont loins d'une perfection pourtant imperative. Janus, lui, a toutes les cartes en mains, sa carrière tachée de sang parle pour lui, son habileté à combattre ne peut être contestée et son golgoth est parmis les plus puissants jamais produits. Son premier combat avec Actarus se solde par une victoire, Goldorak étant forcé de fuir pour éviter la destruction. Les solutions pour vaincre Janus n'ayant pas été trouvées, Actarus repart au combat sans nouvel atout et semble voué à la destruction. Mais le cerveau humain, qui, comme le dira Procyon, est le plus perfectionné des ordinateurs, ne peut executer deux choses en même temps, ce qui implique que même un très bon soldat comme Janus ne peux se défendre contre plusieurs adversiares. C'est pourquoi il est vaincu lorsque Hydargos, humilié et menacé par l'assension de l'intru et obsédé par l'idée de tuer Actarus de ses propres mains, aide le Prince d'Euphor à vaincre son adversaire.
Dans ce monde militaire et ultra-hiérarchique qu'est l'armée de Véga, l'amour est donc une valeur evidemment absente, Hydargos venant de nous en apporter la preuve la plus inavouable. Il n'y a donc que très peu de fraternité et de solidarité entre les serviteurs du Grand Stratéguerre, deux sentiments qui pourtant caractèrisent toutes les armées. Tout n'est que haine, jalousie et trahison et les alliances ne se forgent toujours que contre un tiers... Seul le tout puissant Véga bénéficie du respect et de la dévotion totale de ces hommes sans scrupule, encore que ces sentiments ne soit que le resutlat d'une crainte entretenue par le formidable piedestal sur lequel le dictateur s'est lui-même élevé..
Le conflit entre Véga et Actarus est un conflit stagnant et si l'on peut constater une evolution des moyens chez le premier, le vainqueur de chaque bataille sera invariablement Actarus, chacun demeurant alors sur ses positions. L'invisible monotonie de ces combats aux issues toujours identiques est régulièrement brisée par d'importants évènements comme l'histoire d'Euridie. Partant du "Camp de la Lune Noire" cette femme soldat a pour mission de se faire sauter avec Actarus dont elle est tombée amoureuse. Au ranch où celui-ci tente de la convaincre de demeurer, elle va vivre un dilemme car de son crime dépend la survie de son peuple et de sa planète, Concordia (Ruby). Ne pouvant se résoudre à tuer celui qu'elle aime, Euredie retourne vers Hydargos et lui avoue son échec qu'elle paye de sa vie, presque volontier... Vers la fin de la série, nous verrons que la population de Concordia a amorçé une revolte, nous apprenant ainsi que la mort de la jeune femme a sauvé son peuple de l'éxtermination et que, pour une fois, les promesses de Véga furent tenues. L'envoie d'un kamikaze ayant donc échoué, Hydargos tente la solution de l'espionnage lorsqu'il manipule Uranus (Shinishi), un jeune fermier orphelin qui doit découvrir pour lui les aires d'envol de l'OVterre et de Goldorak. Ayant reussis la première partie de cette double mission, "L'espion qui venait de Véga" se voit promis un voyage dans les étoiles s'il découvre le repaire de Goldorak. Bien evidemment, Uranus faillira à sa mission mais, désormais, le ranch de Rigel sera lui aussi l'une des cibles de Véga. Nos amis vont ensuite vivre un extraordinaire et très émouvant noël lors de l'épisode du 21 décembre 75, "Du sang sur la neige", qui est vraiment exceptionnel tant il est chargé en émotion. La petite Cassiopée y voit ses parents tués par un "monstre d'acier" alors qu'elle fête noël dans une petite station sysmographique. Blessée à la tête, elle est recueilli au Centre de Procyon. Malgré toute l'attention de la famille Rigel pour la distraire, elle reste perdue dans ses pensées et retourne, tel un zombie et dans le froid de la montagne, sur les lieux du drame. Là, telle la petite fille aux allumettes dont elle appréciait la lecture du conte, elle veut mourir. Hydargos, qui construit en secret une base au coeur de la montagne, ordonne une avalanche pour ensevelir la petite fille qui pourrait faire remarquer l'installation de ce repaire. Actarus, parti à sa recherche et revêtu de sa tenue de prince, sauve d'une mort certaine la frêle enfante qui tombe dans un délire profond où elle se voit courir dans les prairies avec son prince qui a désormais les traits d'Actarus d'Euphor. Pendant que l'on opère la petite fille, Goldorak attaque la base montagnarde, détruisant celle-ci et le "monstre d'acier", en fait une soucoupe sauvage véghienne. L'épisode se clôt sur le moment le plus magique de toute la série. Convalescente mais privée de l'usage de ses jambes, Cassiopée se morfond au ranch du Bouleau Blanc, c'est alors qu'Alcor, à bord de son OVTerre camouflé en traîneau de père Noël vient la chercher et l'emmène dans le ciel à la rencontre de son Prince d'Euphor qui l'attend sur le pont de Goldorak, dissimulé sous un galion doré. Pour aller du traîneau jusqu'au navire où l'attend son prince, Cassiopée se fait violence et, retrouvant l'usage de ses jambes, marche sur l'arc-en-ciel qui sépare les deux appareils.
Le premier épisode que l'on peux qualifier de déroutant et même décevant est le quatorzième. Il fait preuve d'un humour navrant avec l'apparition du Béliorak (Boss robot), robot loufoque piloté par Bélier (Boss), Cocker (Nukei) et Setter (Moucha), de vieux amis d'Alcor venus tout droit de Mazinger Z. Dans cet épisode, pas une fois n'est prononcé le nom de Mazinger, démontrant bien qu'il ne s'agit plus que d'une lointaine époque dont la série ne fait pas partie. Cette anicroche nous fait prendre conscience à quel point Goldorak se démarque des autres séries de robots lutteurs. En effet, l'humour à forte dose tel qu'il est employé dans cet épisode est hors sujet, voir choquant alors que les même pitreries de la part des même personnages furent très acceptables dans Mazinger Z. Goldorak est la première série de robot vraiment adulte, cela se sent, se voit et se prouve. Cette suite de bouffonneries semble être une pause dans la chronologie de l'histoire, comme si les auteurs voulaient nous dire "nous vous accordons un répit avant de passer à un stade supérieur dans l'horreur". Ces "horribles" choses, ce sont tout simplement les manoeuvres de Véga qui vont se développer jusqu'à l'absurde. Nous commençons par faire la connaissance d'Eudix (Iara), un savant pacifique retenu dans la prison du Camp de la Lune Noire, qui part combattre Actarus en échange de la promesse de ne pas envoyer sa mère sur "Akereb-la-Rouge" (Mudana), le plus terrible camp de travail de Véga. Il force Actarus à se rendre en échange de la vie d'Alcor, à sa merci, et l'arrêt de l'opération qui doit engloutir la région du Centre sous un les flots. Mis aux arrêts parce qu'il refuse de continuer l'opération qui doit mener au séisme, Eudix entend de la bouche d'Hydargos que sa mère est morte il y a bien longtemps sur Akéreb. Soumis à un lavage de cerveau, c'est en combattant sans scrupule qu'il repart exécuter Actarus. Ce dernier réussit heureusement à s'évader et reprend les commandes de Goldorak pour affronter le pauvre pion sur l'échiquier véghien qu'il vainc dans un combat à mort. Après le chantage, Minos va tenter l'hypnose sur la personne de Capella, promise d'Argoli, mais l'amour qu'elle porte à son "fiancé de la mort" lui permet de résister aux ordre de meurtre que reçoit sa barrette qui contient un "encephalopulseur".
"Le nouveau temps des cavernes" sonne ensuite pour Actarus lorsque les premier travaux destinés à améliorer le Centre s'achèvent. Le hangar de Goldorak, qui jusque-là ne comportait qu'une seule sortie (une porte sur la "pente" du barrage s'abaissait), se voit désormais adjoint un sous-sol auquel la machine accède par une plate-forme ascensionnelle et qui débouche sur huit routes menant à huit sorties secrètes. Ces routes seront utilisées par Goldorak lorsque des membres de l'armée de Véga seront proches du Centre, ce qui pourraient les amener trop tôt à comprendre que ce laboratoire est le repaire de Goldorak si celui-ci empruntait la voie normale. Certaines se trouvant néanmoins très proches du centre (un triangle isocèle de 10 km de coté), ces sorties n'empêcheront pas Véga de déduire que la cachette du robot d'Actarus se trouve dans ce secteur.
Hydargos, excédé par ses échecs, complote d'engloutir cette région et c'est lorsqu'il tente de provoquer ce "déluge des nouveaux mondes" que Vénusia apprend finalement les origines d'Actarus, ce qui est sans incidence car elle saura garder le secret et seul Mizar sera mis dans la confidence.
L'identité d'Actarus est désormais connue de personnes qui se devaient de l'ignorer. le Prince d'Euphor saura donc que désormais, deux coeurs de plus trembleront pour lui lorsqu'il partira dans l'espace combattre les machines de Véga.
Cette identité secret, dont la préservation assure à Actarus la sécurité de ses proches sera découverte par Sogradi. Ce sanguinaire personnage, qui , nous l'avons vu, a commis d'horribles crimes lors de la conquête d'Euphor dont celui de la mère d'Actarus, va tuer et prendre l'apparence d'un très éminent scientifique terrien, le docteur Zénith (docteur Space) et ainsi pouvoir pénétrer dans le Centre avec espoir d'y trouver le Prince d'Euphor. Après avoir bien examiné les allées et venues de chacun dans ce point stratégique, "L'exécuteur" va avoir la certitude que le fils de Procyon est l'homme qu'il cherche. Heureusement Vénusia, qui le surprend en train de changer d'apparence, arrive à le faire démasquer, Actarus n'ayant plus qu'à l'abattre.
Il est à noter que si, dans la série, Sogradi et l'un des ses hommes sont les meurtriers des parents d'Actarus, dans les deux versions (oui deux versions!!) de l'oeuvre en bande dessinée, ce double crime sera attribué à d'autres personnages.
Du passé d'Actarus, Sogradi est avec Janus l'un des rares personnages à rejaillir et attise un peu plus en nous l'intérêt pour cette période de la vie du héros dont, nous devons bien l'avouer, nous ne savons pas grand chose. Malgré le faible débit des flash-backs, les informations livrées au compte goutte sur le passé d'Actarus nous permettent à chaque fois de cerner un peu mieux la vie du héros avant sa venue sur Terre. Bien que le déroulement de tous ces événements soit encore d'un flou très dense, la frustration chez le spectateur s'estompe régulièrement à chaque nouvel élément et nous sommes tous heureux et très surpris de voir soudainement "les amoureux d'Euphor" réunis lorsqu'apparaît tout de go l'amour d'enfance du prince de l'espace. Aphélie, en fait aux ordres de Véga, connaît un dilemme cornélien et ne sait si elle doit tuer Actarus ou accepter de l'aimer et vivre avec lui. C'est sans avoir pu résoudre son cas qu'elle va combattre les engins de Véga, en sachant qu'une mort certaine l'attend. Quel est donc le motif d'Aphélie pour vouloir assassiner son bien aimé? Sa confession est l'un des moments les plus pénibles de la série et, lorsqu'elle affirme que les quelques survivants d'Euphor voient leurs cerveaux greffés dans les géants de fers qui sont envoyés combattre Goldorak, Actarus en perd temporairement la raison. Ainsi Aphélie considère le jeune homme comme l'exterminateur de sa race et celui-ci, en proie à la folie du désespoir, n'est pas loin de se considérer lui aussi comme un traître. Nous douterons longtemps sur l'exactitude de cette coutume véghienne dont la confirmation ne nous viendra que bien plus tard. Pour l'instant, l'incertitude nous pense à croire que ce fait fut imposé à Aphélie lors d'un lavage de cerveau pour lui donner une vraie motivation et que "l'échec" de Capella, incapable d'exécuter les ordres face à l'amour de sa vie, ne se reproduise pas.
La paire d'épisodes 26 et 27 constitue le premier grand tournant de la série et le soin apporté par les scénaristes à sa conception est à souligner.
Construite comme un puzzle entremêlant divers événements découlant les uns des autres, cette aventure en deux parties plonge chacun de nos héros dans un drame personnel.
Lorsque les batailles s'espacent, le Pr Procyon met à profit ces temps de paix pour retourner à sa première fonction, celle d'astronome.
Afin de parer aux éventuelles pénuries énergétiques et nutritives qui risquent d'amener l'homme à aller chercher son pain quotidien dans l'espace, le scientifique envoie une fusée chargée de mettre en orbite le premier module d'une gigantesque station spatiale.
Véga ordonne à Hydargos d'empêcher le chantier spatial qui débute de remplir ses fonctions. Deux golgoths sont donc envoyés pendant qu'un troisième s'attaque au centre (point de départ des fusées qui construisent cette station). Le ranch du Bouleau Blanc, repaire de l'OVT et tout proche de l'observatoire de Procyon, est lui aussi pilonné et Vénusia en sort gravement blessée. D'un groupe sanguin très rare, la jeune femme est entre la vie et la mort. Actarus, diminué face à la puissance des trois monstres connaît alors les "bords de l'abîme". Son talent lui permet d'échapper à ses assaillants qui ont sérieusement endommagé sa machine mais, le centre étant encerclé de navettes, il est hors de question pour lui d'y ramener Goldorak et il va donc le cacher dans une caverne et rentrer à sa base à pied. Pendant ce temps, l'OVTerre d'Alcor, parti à la recherche de pochettes de sang pour la fille de Rigel, se fait détruire, le jeune homme n'en réchappant que par miracle. C'est finalement Actarus qui donne son sang d'extraterrestre à Venusia, ce qui rétablit presque immédiatement la jeune femme et accroît également ses capacités physiques dans d'étonnantes proportions. Pendant ce temps, Hydargos, descendu lui même sur Terre pour mieux surveiller les opérations, s'approche dangereusement du Centre et se prépare à l'investir. A nouveau, Actarus n'a que le choix de la fuite mais promet de revenir délivrer ses amis. Désormais maître des lieux, Hydargos torture Procyon pour lui faire avouer où se cache le prince d'Euphor. Grâce à une diversion de Venusia, le véghiens quitte le laboratoire, n'y laissant qu'une petite garde qui ne pourra empêcher Actarus de délivrer son père. Le Prince d'Euphor, ayant alors libre accès aux pièces de rechange, répare sa machine et livre un combat où il doit "vaincre ou périr" et dans lequel Hydargos trouve la mort et Minos est gravement brûlé.
Ces deux volets resteront pour beaucoup comme le vrai "milieu" de la série, en quelque sorte une espèce de ressort entre deux époques, tant ils modifient le court de l'histoire et constituent le passage d'une ère à l'autre. Aucun autre épisode n'aura sur l'histoire le poids imprimé par le 27ème. La mort d'Hydargos, bien plus qu'une pirouette destinée à rafraîchir la distribution, nous apparaît comme une cassure dans l'histoire et nous prive du véghiens avec lequel le spectateur avait eu le plus de "contacts". Dès l'annonce de son décès, dans les dernières secondes de ce grand tournant de la série, nous percevons que tout est changé et que rien ne sera plus comme avant. Hydargos était pour nous celui que nous adorions haïr, c'est à dire celui dont on déteste les actions mais dont nous souhaitions, inconsciemment, une petite réussite pour plaire à ses chefs et ainsi gagner la reconnaissance tant espérée par lui. Avec le recul, nous pouvons nous l'avouer, nous aimions Hydargos, tout comme le fan de comics aime le docteur Octopus ou le docteur Fatalis. C'est pour cela que nous n'avions jamais éprouvé que de l'antipathie pour Minos qui n'a jamais montré que du dédain envers notre Hydargos dont la disparition nous fait perdre quelque chose dans le plaisir à regarder la suite de la série. L'antipathie Minos/Hydargos aura atteint son paroxysme dans le manga où le premier, criblé de balles tirée par l'arme du second, étrangle son agresseur jusqu'à ce que mort s'en suive. Dans la série, Minos est victime de graves brûlures, ce dernier va alors subir une opération qui va profondément modifier la physionomie de Minas. En effet, jusque là, celle-ci était une femme minuscule qui logeait dans la tète de Minos qui s'ouvrait alors en deux pour la laisser paraître. Elle devient désormais un visage qui vient prendre, lorsqu'elle veux parler, la place de celui de son "homme".
La mort brutale d'Hydargos ne va pourtant pas mettre de frein aux actions de Véga qui, pour combler ce vide, va désigner Horos, un scientifique qu'il envoie sur la Lune au coté de Minos. Moins translucide quant à ses pensées, il ne gagnera jamais notre sympathie librement accordée à son prédécesseur. En revanche, un regain d'estime va s'abattre sur Minos qui se retrouve officieusement dans la position du second violon sur la base lunaire. Officiellement, "Les nouveaux maîtres des ténèbres" sont placés sur le même rang et pourvus des même grades et fonctions et entretiendront par cette cause une sournoise et peu prolifique rivalité.
L'arrivée d'Horos va modifier le découpage des scènes de véghiens.
Lors du temps d'hydargos, l'essentiel des apparitions véghiennes le concernait et se déroulait dans sa soucoupe amirale d'où il contrôlait les opérations, Minos étant réduit à un rôle d'inquisiteur. Horos, en revanche, mène l'attaque depuis le Camp de la Lune Noire et la silhouette de l'hermaphrodite alien se dessine toujours par delà son épaule, pareil au vautour qui attend la mort d'un animal blessé.
Rapidement, les hommes de la Lune vont une nouvelle fois tenter de faire pénétrer un espion dans le Centre. Pour cela ils vont métamorphoser Atlas (Haruk), un de leurs hommes, en un enfant qui va se lier d'amitié avec Mizar. Atlas va ensuite se servir d'une tourterelle, un animal qu'il vénère et qu'il va pourtant abattre et robotiser, pour épier l'antre de Procyon. Cet oiseau-espion sera découvert avant que d'importants secret ne soient tombés devant ses yeux. Mizar, bien loin de se douter de la réelle identité de son camarade, va le surprendre lorsqu'il recouvre son apparence normale. Découvert et sa mission ainsi compromise, le guerrier ne peut cependant tuer son ami. Il le laisse donc fuir, prend les commandes de "L'oiseau de feu" et livre un combat loyal contre Goldorak qui le vainc, Actarus laissant échapper un triste "Il aimait tant les oiseaux".
De son coté, Alcor est moins poétique et ne pense qu'à retourner au combat. Depuis la destruction de sa soucoupe, il n'a pu aider Actarus et le Prince d'Euphor a du assurer seul la défense de la Terre. Dépourvu de moyen de combat, Alcor est donc cloué au sol et consacre tout son temps à la conception de son nouvel OVTerre. Pressé d'effectuer les premiers tests, le jeune homme fait fis d'un très gros orage et se prépare à son premier vol. Actarus, en tentant de l'en empêcher, reçoit sur le bras une poutre que la foudre vient de détacher, se blessant assez gravement. Hélas pour lui, ce choc a eu lieu précisément à l'endroit où, sur la planète Pallas, il avait reçu une blessure par un tir de lasernium. Il avait longtemps cru à sa guérison définitive mais cet accident a réveillé ce bobo inoffensif et l'a transformé en blessure radioactive très instable qui, lorqu'elle atteindra la poitrine, le tuera.
Ce lourd handicap va projeter Actarus dans un état de faiblesse sans cesse croissant, d'autant plus que sa blessure est réactive au lasernium, matière présente dans tout appareil véghiens (navette, golgoth, base et, dans une moindre mesure, Goldorak). Après un échec d'Alcor qui ne peut empêcher la destruction de l'OVTerre, Actarus réussit malgré la douleur à piloter Goldorak et à vaincre un Golgoth conçu d'un minerai très radioactif, "La pierre de foudre".
Bien que les origines et les pouvoirs extra-terrestres d'Actarus nous le fassent voir comme un demi-dieu, nous ne l'avions jamais placé sur un piédestal démesuré, sans doute à cause de la complexité du personnage et de son humanité. Cette blessure incurable, qui le ramène encore plus au standard du simple terrien nous rappelle que nul n'est à l'abris des pièges de la vie et qu'il n'est question d'immortalité pour personne. Cet état de fait, dont l'entière responsabilité incombe à Alcor, va faire mûrir ce dernier d'une manière prodigieuse et, désormais, ses problèmes ne seront plus futiles à ses yeux, notamment en ce qui concerne son amour pour Vénusia qu'il voit s'éloigner de lui pour se rapprocher d'Actarus.
Mais la souffrance morale du héros de Mazinger Z n'est rien comparé à celle bien physique de son partenaire qu'il se doit désormais, plus que d'épauler, de soutenir. Il est déjà arrivé, dans le monde de l'animation japonaise, qu'un héros qui semblait invincible meure, mais ce drame se passait alors au plus fort de l'action et nous surprenait par la soudaineté de son déroulement. En revanche, jamais encore ce héros intouchable ne fut atteint d'une maladie qu'il aller traîner pendant plus de quarante épisodes et dont aucun espoir de guérison ne venait atténuer la cruelle réalité. En effet, durant toute l'épreuve que subit Actarus, jamais nous n'entendrons parler de la cure radicale, de l'opération salvatrice ou du médicament miracle pouvant arracher le héros à la mort et nous douterons beaucoup sur la capacité des scénaristes à le sortir de ce mauvais pas.
La deuxième incursion du Béliorak, véritable "Don Quichotte de l'espace", dans la vie de nos amis permet à Actarus de reprendre son souffle. Pourtant, il semble totalement usé et absolument perdu lorsqu'il manque de tomber dans le piège de la fourbe Astrida (Marine), sosie de la reine d'Euphor, qui tente de lui faire croire que sa mère est vivante. La réaction douloureuse de sa blessure balayera les derniers doutes du prince sur la réelle identité de "la reine fantôme", Alcor le sauvant ensuite d'une mort certaine grâce à sa nouvelle invention, un canon d'une puissance impressionnante.
Notre héros se trouve ensuite dépassé par un golgoth à l'aspect d'un grillon rapide comme une gazelle contenant le cerveau de son cousin Obéron (Zari) et ayant assimilé les points faibles de Goldorak. Le Prince d'Euphor ne le détruit que grâce à son intelligence mais une nouvelle fois, après que Alcor lui ait évité de succomber aux "ailes de la mort".
Même sans le mal qui le ronge, Actarus aurait sans aucun doute été dépassé par"Le mercenaire de l'oppression", un adversaire beaucoup trop fort pour lui. Au moment d'abattre Goldorak, le commandant Ergastul (Ergos) le laisse fuir car il "préfère attendre la pleine Lune pour envoyer Actarus en enfer". La Lune, en effet, accroît la puissance de cet être ayant appris à combattre avec le loup, qui, avec l'homme, est son l'ancêtre prédominant. Le sanguinaire mercenaire, qui a appris le combat avec le loup , va chercher sa proie jusqu'au Ranch du Bouleau Blanc et la défie dans un combat au couteau mais Vénusia s'interpose et fait cesser les hostilités. Ce n'est que partie remise pour Ergastul qui, dès le lendemain, se sert de la jeune fille et force Actarus à recroiser le fer. Lors de ce combat, le véghiene chute dans un torrent et, ne sachant pas nager, se voit promis à la noyade. Actarus, n'écoutant que son coeur, plonge et sauve son ennemi du trépas. Les deux guerriers se donnent alors rendez-vous la nuit pour un combat à mort où le mercenaire, ayant pris conscience de l'ordure qu'il est devenu en joignant l'armée de Véga et ému par l'amour de Vénusia pour le Prince d'Euphor, se laisse tuer sans riposter.
Les derniers doutes sur l'incapacité d'Actarus à défendre seul la Terre avec un bras qui le torture en permanence s'effacent d'eux-même et Alcor ne peut que s'engouffrer dans le rôle que le Prince d'Euphor se doit de lui confier : un appuis stable prêt à le suivre au coeur du tourbillon de la guerre pour le seconder lorsque sa main perdra de sa sûreté et que son oeil laissera fuir sa précision. "Le premier raid" de l'Alcorak (Double Spacer), le nouvel OVterre d'Alcor, permettra à Goldorak de vaincre Scarabe (Bitor) et donnera au héros de Mazinger Z les moyens d'accomplir sa mission qui, plus que de combattre Véga, consiste à permettre à Actarus de survivre aux toujours plus percutants assauts des gens de la Lune.
L'utilité de l'Alcorak démontrera toute son ampleur lorsque Titios (Zigura), viendra sur la Lune prendre les choses en main. Cet homme de la division Ruine, d'une intelligence remarquable, base toutes ses tactiques sur l'étude de ses adversaires. "L'invincible du cosmos", comme il se surnomme lui-même, peut ainsi, avant même d'engager le combat, connaître toutes les point faibles de Goldorak et s'assurer une victoire certaine. Hélas pour lui, Procyon a, dans le même temps, fait une étude très poussée des facultés du robot d'Actarus et a remarqué les même faiblesses qui consistent en certaines manoeuvres comme le transfert (descente du siège d'Actarus de la cabine de la soucoupe porteuse à celle du robot) qui nécessitent quelques secondes pendant lesquelles Goldorak est à la merci d'une attaque, sans pouvoir se défendre.
Procyon propose donc d'effectuer une jonction entre l'Alcorak et Goldorak, ce qui permettrai de réduire ces secondes perdues à zéro.
Cette idée est un succès et Titios, ayant fait reposer sa tactique sur des faiblesses qui n'existent plus, est plus que perturbé par la nouvelle donne du combat et est éliminé. Un nouvel ennemi est vaincu mais combien d'autres se bousculent pour avoir l'honneur de combattre Actarus? En effet puisqu'il est l'homme à abattre, le pilote de Goldorak jouit d'un certain prestige auprès des hommes de Véga car, à lui seul, il repousse les assauts de la plus puissante armée de l'univers et le fait de le vaincre promettrait une ascension fulgurante au sein de la hiérarchie véghienne. Combien de temps Actarus et Alcor tiendront-ils devant les incessantes vagues des envahisseurs? Ils sont, à deux contre tous, bien trop peu pour espérer un jour pouvoir tenir la victoire. Vénusia, dont les forces se sont décuplées depuis sa transfusion, n'a pas encore conscience de ses nouvelles facultés mais va, par accident, devoir combattre Véga en une occasion et par la suite désirer se joindre aux deux garçons, qui, avec une pointe de misogynie, refuseront. Son premier fait d'arme, détonateur de tout ce qui adviendra par la suite, elle l'accomplit lorsque Véga constate qu'"Une étoile est morte". Dynamo, qui fournissait à Stykadès une grande part de son énergie, est entrée en collision avec une super nova et a été désintégrée. Véga va donc chercher à dérober les réserves de plutonium lourd de la Terre. Le golgoth chargé d'effectuer l'opération ne peut s'emparer du gigantesque container mais blesse Alcor qui tente de protéger Vénusia et Mizar lorsque la présence du monstre menace leur sortie à cheval. Le jeune homme n'étant plus en condition de combattre, c'est Vénusia qui va prendre les commande de l'Alcorak et, sur ses directives, détruire le golgoth qui allait abattre Goldorak. Cette expérience du combat laisse la jeune fille dans un état d'excitation permanente et elle n'aura désormais d'autre but que de rejoindre Alcor et Actarus dans la lutte contre Véga. Après une deuxième prise des armes circonstancielle encore plus concluante, elle croit enfin être enrôlée dans l'équipe mais c'est un nouveau refus qu'elle essuie. Finalement, c'est après avoir à elle toute seule repoussé un assaut véghien sur le Centre (dont Horos comprend finalement qu'il est le repaire de Goldorak) qu'elle gagne le droit de se battre aux cotés d'Alcor et, surtout, d'Actarus, pour qui elle a toujours eu peur à chaque fois qu'il partait au combat, formant ainsi "La patrouille des aigles".
Ces derniers événements sont les ultimes instants d'une époque de transition car désormais, les problèmes d'énergie de Véga vont le forcer à donner de vrais moyens aux gens de la Lune, permettant alors une escalade dans la violence. C'est donc une nouvelle guerre qui commence, plus âpre et plus cruelle que par le passé. Heureusement cette époque où nous rentrons dans une phase encore plus sanglante est celle de grands perfectionnements dans l'armement du Centre et Actarus va progressivement se remettre au niveau de ses adversaires pour répondre coup pour coup aux attaques de Véga.
Les véghiens croient trouver une nouvelle solution à leurs problèmes d'énergie lorsque "le réveil des volcans" s'annonce et que des éruptions sous-marines mettent à à jour de très importants filons d'hyperanium (en réalité, il s'agit toujours de plutonium mais nous conservons ce nouveau néologisme), un métal très instable et très riche en énergie. Minos et Horos ayant repéré ce phénomène, est donc envoyé sur Terre un Golgoth aux facultés subaquatiques chargé de récolter des échantillons de ce métal pour les analyser et ainsi voir s'il peut convenir aux machines de la base lunaire. Près du lieu de ces éruptions se trouve un gigantesque container d'hyperranium dont l'activité volcanique toute proche menace la sauvegarde. Goldorak est donc envoyé chercher cet énorme réserve d'énergie et chargé de la porter en lieu sur. Bien évidemment, les deux robots se trouvant dans le même secteur, le golgoth va détecter l'énorme masse d'hyperanium que Goldorak convoie et chercher à s'en emparer, sans succès. Plutôt que de se rabattre sur les filons d'hyperanium sous marins, Minos, contre l'avis d'Horos, impose au golgoth comme priorité d'affronter Goldorak, cette erreur de Minos permettant par la suite à Horos de prendre le commandement. Hélas pour lui, il va aussi commettre une erreur : au moment où le monstre va abattre Goldorak, il le détourne de sa proie et le dirige vers les filons d'énergie, permettant à Actarus de récupérer et de retourner combattre le golgoth. C'est lors de cet affrontement que le talon d'Achille de Goldorak se trouve dévoilé : sa puissance de combat tombe à 50% lorsqu'il doit combattre en milieu aquatique. Après une victoire sur le fil, ce qui prive les hommes de la Lune de l'énergie dont ils ont tant besoin, le Pr. Procyon entreprend donc la conception du Vénusiak (Marine Spacer), un appareil qui, dès son "Baptème du feu", permettra à Goldorak de conserver tous ses moyens lors de combats sous-marins jusqu'à une profondeur raisonnable.
Dans la continuité des perfectionnements précédents, le Centre de recherches spatiales du Pr. Procyon, jusque là simple laboratoire pacifique, va se transformer en une véritable poste de combat, accentuant la capacité de riposte aux attaques véghiennes. Cette mutation ne semble pas réjouir Procyon qui, jusque là, n'était qu'un intervenant passif dans la résistance à Véga. Transformer le Centre en station de combat c'est, selon ses mots, "trahir tout ce pourquoi il a été construit" mais aussi détruire le rêve d'une vie dévouée à l'observation des mille secrets de l'univers. Le scientifique se verra finalement contraint d'exécuter la metamorphose de son laboratoire lorsque les deux chefs de la base lunaire, en statu quo depuis leur échec commun, échafaudent un plan diabolique. Ce "péril en la demeure" est une attaque de Minos sur le Centre. Goldorak, retenu par un Golgoth dans un combat sous-marin, arrive trop tard et le Centre est quasiment détruit. C'est alors que, sur ordre de Procyon (protégé de l'attaque par la rentrée du poste de contrôle sous terre), une véritable forteresse solidement armée émerge des décombres et repousse l'assaut, nous rappelant que les installations extérieures de l'édifice ne sont que la partie visible de l'iceberg et que le Centre est avant tout une construction souterraine.
La poignée d'épisodes que nous venons de vivre constitue un tournant sensible dans la série. L'incorporation de Vénusia dans l'équipe a modifié l'atmosphère générale dans la famille Rigel sur bien des points et c'est presque sans que nous ne nous en soyons seulement rendu compte que la série a perdu sa naïveté. Mis au courant de la réelle identité d'Actarus, Rigel désire que celui-ci se consacre à la défense de la Terre et ne travaille plus aux écuries, ce qui réduit immédiatement les plans à l'intérieur du ranch du vieux fermier à quelques scenettes dispersées, le centre de Procyon devenant alors le nouveau foyer de nos héros. Des personnages comme Banta et sa mère disparaissent définitivement et Rigel passe brusquement du bouffon risible au père qui tremble pour sa fille et qui essaye maladroitement de glisser quelques notes d'humour dans un climat de permanente insécurité. Vénusia étant devenue une guerrière, elle abandonne le rôle de petite chipie capricieuse et amoureuse pour celui d'une femme à la tête froide et aux lourdes responsabilités, le personnage y perdant énormément. Alcor, profondément meurtri par sa responsabilité dans la santé de son ami, devient enfin un homme et se débarrasse de ses manières prétentieuses d'ancien loubard mais, alors qu'il n'a jamais été si proche de Vénusia, il sent celle-ci lui échapper définitivement tandis que Procyon sombre plus que jamais dans la crainte de voir son fils mourir. Seul Actarus, l'âme de Goldorak, continue malgré sa blessure à jouer sur le même registre qu'auparavant mais son entourage a subit trop de changement pour qu'il puisse à lui seul maintenir identique l'esprit global de la série.
Etonnant paradoxe que celui ci: au moment où le centre de Procyon s'organise comme un Bunker et transforme presqu'en militaire les gens qui y travaille, la puissante armée de Véga, pour de sombres problèmes d'énergie, vacille et montre sa crainte de perdre ses ressources.
Devant la soudaine croissance des moyens de défense de Procyon, les gens de la Lune vont renouer avec les tactiques d'Hydargos et vont tenter d'établir une base sur Terre. Heureusement, "la victoire des Aigles" sur Gaska, chargé de l'opération, sera totale. Véga tentera ensuite de prouver que "quand les chiens sont lâchés", Goldorak plie. Hélas pour lui Hérios (Giran), ne saura profiter d'une base laissée il y a des milliers d'années par des explorateurs véghiens.
L'épisode 45 voit la naissance d'un nouveau rak, le Fossoirak (Drill Spacer) qui, grâce à ses puissantes tarières, permet à Goldorak de manoeuvrer dans tout type de roche. Le robot d'Actarus est à cet instant là dans la meilleure situation où il se soit trouvé pour contrer Véga et les monstres qui sont envoyés le combattre ne sont plus d'une grande résistance, ce qui réduit les affrontements de géants à quelques minutes sur l'ensemble des épisodes 45 à 48 dont le charme se trouve dans l'intrigue, à l'image de la plupart de ceux du début de la série.
Point quasi-final de l'évolution des moyens de défense de la patrouille des Aigles, l'apparition de Phénicia apporte un nouveau membre à l'équipe ce qui permettra de sortir les 4 appareils (Goldorak, Alcorak, Vénusiak et Fossoirak) en même temps. Encore une enfant lors de l'attaque de Véga sur Euphor, "la dernière survivante" avait inconsciemment refoulé cette partie de sa vie et n'en gardait aucun souvenir. S'étant réfugié sur Terre avec son professeur qu'elle prend pour son grand père, elle va grandir en simple terrienne. Sur la Lune, un golgoth qui fonctionne mal échappe au contrôle de ses concepteurs, part sur la Terre à demi-programmé et ravage la forêt où vivent Phénicia et son grand-père. Ce dernier va, avant d'être mortellement blessé, apercevoir dans le ciel Goldorak. Ayant quitté Euphor avant la fin de l'assaut, il n'est pas au courant du vol de la machine par Actarus et pense logiquement que Véga vient conquérir la Terre à bord de cet engin du diable. Agonisant, il révèle à Phénicia sa véritable origine et lui demande d'aller avertir le professeur Procyon, avec qui il faisait des échange scientifique depuis Euphor, avant la guerre. Son tuteur mort, Phénicia se rend au Centre où elle surprend une conversation et entend le mot "Goldorak". S'imaginant que Véga est maître du laboratoire, elle décide de tuer Procyon. Elle est bien vite repérée et, maîtrisée par Actarus, elle décline son identité. Celui-ci, qui n'en revient pas, doit pourtant bien constater que sa soeur est vivante lorsqu'il la serre contre son coeur, les charmantes retrouvailles faisant couler une larme sur la joue d'Alcor, mais laissant le professeur Procyon étrangement placide.
"L'aigle à quatre tête " sera formé lorsque, suite aux pressions d'Actarus sur son père, la princesse d'Euphor est incorporée dans l'équipe où elle côtoie Alcor, qu'elle apprend à connaître et dont elle tombe amoureuse.
Sur Stykadès, nous constatons l'émergence d'un nouvel ennemi pour Actarus en la personne du général Akéron (Dantos) qui détourne sur Terre une météorite gigantesque vouée à entrer en collision avec la planète mère. Akéron, fin technicien et créateur de génie, commence ainsi son irrésistible ascension dans la plus haute des hiérarchies véghiennes : l'entourage du Grand Stratéguerre. Accompagnée d'un golgoth du Camp de la Lune Noire chargé d'empêcher sa destruction, "l'étoile noire" sera finalement désintégrée et le robot, piloté par Garella (Gasuka), abattu. C'est dans cet épisode que le rapport de force est le plus en faveur des terriens, bien que le combat ai été âpre et difficile, car les golgoths de Minos et Horos, et donc par extension les moyens actuels de combat de Véga, ne sont plus en mesure de tenir bien longtemps face à la petite armée que constituent désormais les quatre Aigles qui défendent la Terre. Ceux-ci constituent donc une escadrille luttant efficacement contre Véga alors qu'auparavant, l'association de Goldorak et du minuscule OVTerre d'Alcor représentait plus une résistance de fortune envers cet envahisseur. Il est à noter que le Pr. Procyon semble bénéficier de crédits sans limites de la part des autorités terriennes, ce qui lui permet de concevoir d'efficaces moyens de défense et notamment l'extraordinaire mutation de son laboratoire.
Au moment où Goldorak est donc adapté à toute forme de combat (à la Getta Robot), Véga va rencontrer la plus grande catastrophe de son histoire.
La deuxième paire d'épisodes, les 52 et 53èmes, marque le deuxième grand tournant de la saga. Harmonia (X 14), satellite de Stykadès, ayant vu ses exploitations de minerai hautement radioactif sauter les unes après les autres, explose, ce qui entraîne une chute de matières contaminées sur la planète du Grand Startéguerre, vouant par la même Stykadès à la mort, comme Euphor.
Avec son armée, Le Grand Stratéguerre quitte donc sa planète, sur laquelle il abandonne par manque de place la population, et trouve refuge au Camp de la Lune Noire. La mort de Stykadès marque une très notable évolution du conflit. En effet, jusque là, la conquête de la Terre, tout en restant prioritaire pour Véga, n'était pas une condition à sa survie, ce qu'elle devient maintenant que le tyran a perdue sa patrie et qu'il doit trouver une nouvelle terre, le personnage du Grand Strateguerre va alors se mettre à évoluer de manière étrange. Outre son impatience sans cesse croissante, nous devinons chez lui le choc qu'a été la mort de sa planète, lui faisant lentement perdre la raison. La migration forcée de Véga sur la base lunaire lui aura permis d'y apporter les dernières inventions de ses chercheurs parmi lesquelles figure le monstrogoth (Véga-Ju), nouvelle génération de golgoths créée par le général Akéron combinant les technologies de pointe et la force des bêtes sauvages. Lors de sa première rencontre avec le premier représentant de "la génération des monstre", un gigantesque gorille cybernétisé calqué sur King-Kong, Goldorak est vaincu et doit laisser un bras à son opposant.
L'épisode "la bête" mettant en scène ce monstrogoth alpha (King Gori) est sans doute le meilleur de toute la série car non seulement toute l'action repose sur les épaules d'une machine fantastique, mais il comprend aussi une intrigue en la rivalité qui s'instaure entre Akéron et Minos et Horos, que le génial scientifique a supplanté.
Akéron, promu général en chef des armées de Véga, a donc envoyé sa bête attaquer la Terre. Grâce à un bracelet vocal par lequel il est commandé, la bête a littéralement Goldorak a ses pieds, amputé d'un bras. Actarus doit bien vite se retirer et attendre le moment propice pour lancer à nouveau une attaque contre ce gorille géant. Bien évidemment, Horos et Minos se sentent humiliés par la fulgurante ascension d'Akéron. Bien décidés à tout faire pour l'empêcher de vaincre Actarus, ils entèrent leur rivalité et échafaudent un plan pour supprimer le maître de "la bête de Véga" (traduction littérale de "Vega-Jû").
Lors du second combat entre Goldorak et le Gorille, Akéron, Horos et Minos descendent sur Terre pour mieux contrôler les opérations. Après avoir provoqué l'attaque des Raks sur la soucoupe de l'"usurpateur", Horos et Minos le rejoignent dans les débris de celle-ci, l'assassinent et détruisent son bracelet. Sans directive, le gorille n'est plus en mesure de combattre efficacement (sa propre intelligence étant relativement limitée) et se fait détruire sur le champ par la patrouille des Aigles.
Suite à cette défaite, Véga va rétablir Horos et Minos dans leurs anciennes fonctions et, de multiples épisodes ayant prouvé qu'il est plus efficace de diriger les attaques de la Terre, prendre à nouveau la décision d'établir une base secrète sur la planète qu'il convoite. Il décide cette fois de la situer sous la mer mais, dans un premier temps, la base est trop proche de la surface et les mouvements dus à la construction la font repérer et par trois fois, sa construction est plus qu'entravée. Dans "Le serpent", la première tentative est un échec. Minos essuie ensuite une grand humiliation lorsque "Le monstre du Loch Ness", qu'il envoie attaquer le centre contre les ordres de Véga, ralentit la construction de la base et réveille la vigilance de la patrouille des Aigles que quelques semaines sans combattre avaient réussis à endormir. La difficulté pour Véga semble s'accroître lorsque Procyon lance "Le lynx de l'espace", un sattelite-espion envoyé dans le ciel pour voir se qui se passe sous terre et sous la mer. Les premiers rapports de ce mouchard révèlent la présence d'un tunnel sous-terrain partant d'une montagne et allant jusque dans une fosse autour des Phillipines où se situe un entrepôt de matériel. Ces deux constructions, repérées, sont donc immédiatement détruites. Réalisant que le satellite émis du centre empêche tout projet de base sur Terre, Horos prend l'apparence du meilleur soutien de Procyon, le professeur Schubiller, et annonce en Suisse lors d'un congres scientifique très important qu'il faut détruire ce satellite car Procyon a passé un accord avec Véga et que cet oeil qui nous surveille depuis l'espace le fait pour le compte des extra-terrestres. Horos se montre extrêmement convaincant et les autorités terriennes vont abattre le Lynx de l'espace et Véga peut finalement réaliser son projet et finir de construire une gigantesque base à une profondeur qui la garde de toute attaque de la patrouille des Aigles. De plus, cette base est bien cachée dans une fosse et se trouve donc quasiment indetéctable.
Bien que la position de la base facilite grandement leur tâche, Horos et Minos ne sauront jamais utiliser au maximum les cartes qui seront en leurs possession. Contrairement à Akeron , ils se montreront toujours incapables de capitaliser sur les particularités bestiales du monstrogoth, ce qui, face à l'arsenal de Goldorak, sera un handicap insurmontable, chaque bête envoyée au combat essuyant alors une plus ou moins cuisante défaite. Ce moment de la série, où la distance entre Actarus et ses ennemis est relativement faible, est néanmoins celui où Horos et Minos ferons le plus preuve d'intelligence. Ayant résolument accepté leur incapacité à créer un deuxième King-Gori, ils vont désormais tout miser sur la tactique et vont tendre quelques pièges diaboliques.
Horos trouve une idée lumineuse lorsqu'il donne l'apparence du robot d'Actarus à un monstrogoth qui commet au nom du prince d'Euphor une série de carnages pendant que le vrai Goldorak est retenu dans l'espace par un champ de météorites magnétiques. Croyant que son compagnon d'arme est devenu fou, Alcor décide d'aller le chercher et de l'abattre. Pendant que la machine de l'imposture, après bien des méfaits, se cache dans une vallée rocheuse, Actarus réussis à se débarrasser des météorites qui s'accroche à sa machine et retourne sur Terre. Venu à sa rencontre, l'Alcorak lui tire dessus et Goldorak va percuter le sol, ce qui laisse Actarus inconscient. Ce dernier se réveille lorsque Alcor se prépare a lui tirer dessus et lui demande qu'est-ce qu'il est en train de faire. Quelques explications plus tard, la solution de l'existence d'une imitation s'impose. Phénicia, qui pendant ce temps recherche Goldorak, tombe sur "le sosie" et, celui-ci ne réagissant pas au médaillon qu'elle porte à son cou, comprend la supercherie. Le faux Goldorak, revêtant alors son apparence originelle, est abattu après un court affrontement avec la patrouille des aigles.
Dans "L'ours polaire", la pacifique Alysée (Kirika), une scientifique qui a mit au point un rayon glaciateur, accepte de tuer Actarus lorsque Véga lui promet la résurrection de son défunt frère. Elle rejoindra celui-ci dans la mort dès qu'elle aura compris que la fraternité unissant Phénicia et Actarus doit être préservée.
La base sous-marine est finalement détruite lors de l'épisode 67 où Alcor et Phénicia, contre les ordres de Procyon, partent examiner un étrange objet apparut à la surface de l'eau. Cet engin se révèle en fait être un monstrogoth qui réussit à capturer l'Alcorak et à emmener son pilote dans la base sous-marine où il sera retenu en otage. Heureusement, la conception du Cosmorak (Space sander), un submersible géant DANS lequel le robot prend place, s'achève et, protégé ainsi de la pression de l'eau, Goldorak vient délivrer Alcor et détruire la base sous-marine de Véga.
La dernière ligne droite jusqu'à la conclusion de cette guerre va s'étende sur 7 épisodes captivants.
Dans "La grande douleur", Horos va tenter de construire une nouvelle base dans la roche mais rencontrera un échec cinglant tandis que Zephyr, son bras droit, un esclave affranchis et ancien serviteur de la famille royale d'Euphor, se suicide lorsqu'il retrouve Phénicia, son amour d'enfance. Dans l'épisode suivant, Horos, bloqué sur Terre suite à la destruction de cette base intrarocheuse, est sauvé par son fils qui vient lui apporter le carburant dont il manque et qui se sacrifie pour lui permettre de fuir Goldorak, Horos nous laissant alors entrevoir que les véghiens eux aussi aiment leurs enfants. Dans "L'imposture", Minas semble trouver un joint en persuadant Phénicia via ses rêves que son père, le roi d'Euphor, est vivant et qu'il pilote le monstrogoth qu'Actarus tente de détruire. Ce n'est qu'après avoir contemplé le visage de l'imposteur que Phénicia réalisera qu'elle a été dupée.
Lors du 71ème épisode, Actarus, proche de l'agonie, va retrouver Pollux, son meilleur ami, qu'il a perdu de vue après que Véga ait attaqué Pallas. Pollux, rapidement devenu un fidèle de Véga après sa capture, n'avait pu rejoindre les troupes d'évacuation lors de la mort de Stykadès car son golgoth fut projeté très loin dans l'espace par les éruptions qui annonçaient la fin de la planète, il lui a fallut près de 20 épisodes pour retrouver la trace du Grand Stratéguerre et pouvoir rejoindre le Camp de la Lune Noire à bord d'une machine très endommagée par une pluie de météorites. Après "avoir reçu des soins et pris du repos" (en fait il subit un nouveau lavage de cerveau), il part pour la Terre avec le titre de Général-en-chef des armées de Véga et la ferme intention de tuer Actarus, dont il a plus que jamais la certitude qu'il a détruit sa planète. La manoeuvre de flatterie de Véga n'a servi qu'à gagner un peu plus la confiance du prince de Pallas dont le Golgoth contient dans ses entrailles une bombe d'une extrême puissance.
Face à Goldorak, Pollux, qui possède une machine digne d'un Stradivarius, n'a aucun mal à vaincre un Actarus très affaibli qui, après quelques assauts, se retrouve éjecté de son robot. Au moment où, la main sur la gâchette de son pistolaser, Pollux s'apprête à exécuter son ancien ami, la micro-bombe que Véga a placé sur sa médaille manifeste les signes d'une explosion imminente. Actarus, au bout de ses forces, réussit à approcher son bourreau et à lui ôter l'insigne diabolique qui va exploser à quelques mètres de là. Le choc rend instantanément la mémoire au prince de Pallas qui réalise quel odieux crime il s'apprêtait à commettre. Voyant la tache sur le bras de son ami retrouvé, Pollux manipule son arme afin qu'elle projette un rayon curatif qui, tiré avec précision sur l'endroit de la blessure, fait disparaître ce mal qui condamnait Actarus. Ce dernier, inconscient depuis le tir miraculeux, se réveille et constate que son bras est intact. Pollux, se jugeant indigne de vivre suite à la pensée qu'il a eu de tuer son meilleur ami, part pour la Lune ou il compte lancer une attaque suicide mais c'est sans compter sur la bombe qui a été placée dans son golgoth et qui explose, détruisant sa machine et mettant fin à sa vie.
L'antépénultième épisode nous laisse assister aux furtives retrouvailles du Prince d'Euphor et de Végalia. Gouverneur de la planète Ruby (le nom original a cette fois-ci été conservé, mais il s'agit bien de Concordia, planète de la pauvre Euridie), cette dernière a fuit la planète en rébellion pour rejoindre le Camp de la Lune Noire où elle va tenter de convaincre le Grand Stratéguerre de renoncer à son stupide rêve. Ayant appris la rumeur affirmant qu'Actarus, qu'elle aime toujours, est encore vivant, c'est avec conviction qu'elle va plaider cette cause auprès de son dictateur de père. Ayant constaté que la planète Euphor s'est remise des pluies radioactives de Véga et qu'elle commence à revivre, "la princesse amoureuse" veut que son père demande à Actarus l'autorisation de s'établir sur sa planète, en échange d'une paix sure avec la Terre. Pendant ce temps, Horos, à qui Véga a promis la main de sa fille s'il réussis à la détourner d'Actarus, arrache au Grand Stratéguerre le droit de se servir de Végalia comme d'un appât pour tuer le Prince d'Euphor.
Sur Terre, la rencontre entre les deux héritiers amoureux a finalement lieu mais la présence de la soucoupe d'Horos dissipe la magie de ces retrouvailles et Actarus croit fermement en la trahison de sa bien aimée.
La nuit venue, Végalia rentre une deuxième fois en contact avec celui qu'elle aime. Hélas, Horos est de nouveau secrètement présent et prend Goldorak au piège. Grâce à Végalia, qui place son vaisseau devant le robot et prend sur elle tout l'impact d'un mortel rayon, Actarus s'en sort indemne, ce qui n'est pas la cas de la fille de Véga qui est mortellement touchée. Ivres de colère, les Aigles abattent la machine d'Horos sans lui laisser la moindre chance. Mourante, Végalia révèle à Actarus la position exacte du camp de la Lune noire. Au moment où celle-ci meurt, Horos surgit des décombres de sa soucoupe pour tuer un Actarus prostré sur la dépouille de l'amour de sa vie mais le véghien est abattu dans l'instant par Alcor. Fou de douleur, Actarus croit perdre la raison, il a perdu la femme qu'il aimait. Mais un de ses ennemis les plus acharnés est mort, abandonnant un peu plus Véga dans sa folie solitaire qui, une fois le tyran informé de la mort de sa fille, devrait prendre des proportions dramatiques.
Le décor est planté pour les deux deniers épisodes constituant la troisième paire de la série. Au Camp De La Lune Noire, la situation est critique, le décès de sa fille a plongé le Grand Stratéguerre dans une dépression divagatoire, situation accentuée par le fait que son empire, dont de plus en plus de planètes se rebellent, vacille. Minos, le seul a garder la tête froide dans cette ambiance glaciale, comprend que c'est entièrement sur sa personne que repose désormais les espoirs de son camp.
C'est Minas qui tente la première sa chance, mais son plan ne présente aucune innovation par rapport aux tactiques qui ont maintes fois échouées et elle est vaincue. Dans la carcasse du golgoth, Minos et Minas se dispute l'initiative de la prochaine tentative et c'est finalement cette dernière qui, en paralysant son double masculin, se retrouve les mains libres. La défaite qu'elle vient de subir a totalement gommé le reste d'illusions qu'elle possédait encore et, réalisant l'invincibilité de goldorak, la vèghienne va passer un accord avec Actarus, lui promettant de tuer le Grand Stratéguerre en échange du droit d'asile. Malheureusement pour elle, Minos, qui recouvre ses sens juste au moment ou elle s'apprête à exécuter le despote, retourne l'arme contre la partie du visage correspondant à sa femme et la tue. A moitié défiguré, Minos, qui semble terriblement souffrir et parait avoir perdu son bon sens, déclenche un assaut d'une stupidité affligeante et se fait tuer par Goldorak. N'ayant plus de fidèle serviteur pour exécuter ses ordres, Véga, proche de la folie, fait sauter le Camp de la Lune Noire et s'élance lui même vers la Terre mais sa soucoupe impériale n'étant pas une vrai machine de combat, il rejoint rapidement ses hommes dans la tombe. Actarus gagne enfin sa paix tant espérée et célèbre la victoire dans un long baiser passionné partagé avec Vénusia (c'est l'une des quelques scènes coupées par la Toei lorsqu'elle a exporté la série). Ayant appris par Vegalia que sa planète commençait à revivre, il décide de retourner s'y établir et quitte donc la Terre avec Phénicia dans Goldorak pour rejoindre Euphor et tout y recommencer.
Tout est bien qui fini bien, pourtant, la joie de voir Actarus délivré de ses démons et promis à la quiétude est estompée par le goût amer que nous laisse son départ pour Euphor. De plus, il faut bien constater, même si ces sept derniers épisodes sont indépendamment très bons, que, regroupés, ils constituent un chapitre final assez mou, oubliant qu'un tel conflit ne peut se régler aussi sommairement et, nous osons presque dire, avec si peu de sang versé.
La série nous aura donc donnés 74 épisodes de qualité inégale. En effet, Minos, Hydargos et Horos se montreront toujours incapables de vaincre Goldorak et seuls les épisodes où d'autres membres des armées de Vega (Janus, Titios ou les femmes comme Euridie ou Aphélie ) viendront tenter leur chance face au robot d'Actarus nous laisseront de formidables souvenirs. Le premier grand épisode est celui où Janus vient remplacer hydargos, et celui où l'invincible du cosmos tente sa chance est à ranger dans la même catégorie et est-il encore besoin de revenir sur l'épisode 53 où Akeron dirige le gorille?
Dès qu'un autre homme de Véga vient voler la vedette aux trois "super-vilains" et affronter Goldorak, c'est toujours un grand moment de suspens car hormis la force que dégage cet intrus, il n'a pas l'étiquette "LOOSER" inscrite en lettre de feu sur le front.
De plus les 3 où 4 épisodes suivant directement les grands tournants de la série pâtissent toujours du fait de suivre ces éléments essentiels.
La construction des épisodes les rend presque tous indépendants les uns des autres, bien que s'inscrivant tous dans la chronologie de la série. Il est vrai que les faits qui entraînent une profonde modification de l'histoire sont rares et, le premier ayant lieu dans les épisodes 26 et 27, ceux qui précédent peuvent être regardés chacun indépendamment ou la plupart peuvent être sautés sans que le spectateur ne se retrouve perdu.
Pour délivrer une bonne critique sur Goldorak, il ne faut jamais perdre de l'esprit qu'il s'agit d'une série de robot géant du milieu des années 70, c'est à dire d'une série ultra-commerciale qui ne se veut rien d'autre qu'un bon divertissement et qui n'est pas, de par sa nature, à ranger avec les oeuvres qui révolutionnent le domaine du dessin animé. Pourtant, toujours en restant dans le domaine du robot géant, Goldorak est une série qui a fait avancer l'imagination des auteurs par une multitude d'innovations très ingénieuses. Le monde des robots lutteurs, il faut l'avouer, n'était pas jusque là celui des réflexions intenses. Sans trop encenser Goldorak, il faut bien lui reconnaître de développer des thèmes sur lesquelles il est très intéressant de se pencher. Le sérieux avec lequel sont traités les divers qui parsèment la série est irréprochable car la notion de réalisme est d'une décence exemplaire.
Sur la période antérieure à 79, Goldorak est sans aucun doute la meilleure série de robots lutteurs et, que ce soit dans l'inhabituelle complexité de l'histoire, la psychologie des personnages, la plastique des machines ou la qualité de l'animation, elle est sans égale.
Ce qu'il faut avant tout retenir de Goldorak, c'est le sérieux de l'histoire et la sobriété de la présentation, ce qui magnifie les merveilleuses innovations technique qu'il apporta au domaine du robot géant.
Les films
Indépendamment de la série, Grendizer sera l'acteur de deux films pour le cinéma sortis en 1976. Ces deux courts-métrages sont des cross-over mettant en scène plusieurs robots de Go Nagai.
L'emblème de la Toeï, c'est le chat botté, dont les long métrages de la Toeï ont rencontré un phénoménal succès. Le deuxième, sorti le 20 mars 1976, avait beaucoup d'espoir mis en lui et l'animation destinée à en assurée la première partie se devait d'être la cerise sur le gâteau pour attirer le maximum de spectateurs. Comme nous l'avons dit, le lien entre Mazinger Z et Grendizer se limitait à la présence d'un Koji étonnamment silencieux quant à son passé et à quelques incursions de Boss et son robot. L'occasion fut trop belle pour les producteurs de gagner encore plus d'argent et c'est ainsi que fut décidée pour l'occasion la réalisation d'un film de court métrage, "UFO ROBOT GRENDIZER TAI GREAT MAZINGER" (Grendizer robot OVNI contre Great Mazinger), mettant en scène LE grand événement qui fait défaut à la série : la rencontre de Grendizer et Mazinger.
L'aventure débute au Camp de la Lune Noire où Barendos, envoyé spécial de Véga, humilie Gandal et Blaki et leur fait part de son intention de détruire Duke Fleed.
Cet homme très intelligent va réussir à capturer Koji et, après l'avoir hypnotisé, le forcera à révéler les secrets des robots des Kabuto. Barendos va ensuite se rendre au musée où sont exposés Mazinger Z et Great Mazinger et s'emparer des commandes du deuxième. Le Véghien, aidé de deux Golgoths, défie ensuite Grendizer, Daisuke devant manoeuvrer sa machine à la perfection pour échapper à la destruction. Les deux Golgoths sont finalement abattus mais ont couté beaucoup de forces à Daisuke qui, affaibli, se voit forcé de participer à un combat stérile entre lui et Barendos. Cependant, Koji parvient à se défaire de ses geoliers et informe son ami que s'il arrive à frapper le dos de Great Mazinger, celui-ci s'immobilisera pendant quelques secondes.
Touché par un lancé de clavicogyre, Great Mazinger se fige en effet sur place, contraignant alors Barendos à le quitter et à rejoindre sa soucoupe. Le véghiens se retrouve alors à la merci de Grendizer et de Great Mazinger (dont Koji a reprit les commandes) et se fait détruire par les deux robots.
Véritable chaînon manquant entre Grendizer et Mazinger Z/Great Mazinger, ce film au rythme très rapide est un petit bijou.
Le 18 juillet 1976, la Toeï organisait une nouvelle fois un de ces marathons de plus de trois heures au court duquel elle diffusait une pléiade de court métrage parmi lesquels la deuxième apparition cinématographique de Grendizer. Ce petit film d'animation, "GRENDIZER, GETTA ROBOT G, GREAT MAZINGER : KESSEN DAIKAIJU" (Grendizer, Getta Robot G, Great Mazinger, la bataille contre le monstre des mers), fut hélas d'une piètre qualité et souffre durement la comparaison avec le premier film car il a pour grande faiblesse non seulement de réunir des personnages destinés mais aussi de leur donner pour adversaire une énorme bête quasi préhistorique totalement hors de propos pour une aventure de robots géants : le Dragonosaure (à l'origine Dragonsaurus). De plus, les ennemis particuliers à chaque héros n'apparaissent pas, nous n'y voyons donc ni les Véghiens, ni l'armée du Grand Général Noir (Great Mazinger) et avons droit à leur place à une espèce de monstre marin se nourrissant de pétrole qui voit sa taille augmenter à chacun de ses repas.
L'action débute le jour où, suite à la mystérieuse disparition de plusieurs pétroliers, le Dragonosaure est repéré dans la mer du Japon. Constatant chez cet animal une puissance hors du commun, les autorités décident de lui envoyer une équipe comprenant tous les super robots de la planète. Cette formidable patrouille est formée de Grendizer, Getta robot G, Great Mazinger, Vénus Ace (robot féminin piloté par Jun, amie de Tetsaya et Diana Ace, piloté par Sayaka Yumi. koji et son Double Spacer sont bien entendu présents, tout comme hélas le Boss robot qui se joint à l'armada sans avoir été convié. Les géants d'acier partent donc abattre ce monstre des mers mais doivent plier devant son étonnante résistance à leurs assauts, puis rentrer à la base étudier d'autres formes d'attaque. Le Dragonosaure ayant avalé le Boss robot, un plan d'urgence est mis au point pour non seulement détruire cette bête qui menace le monde entier, mais pour tenter également de sauver le robot loufoque. Repartis au combat, les super robots libèrent finalement la machine de Boss dont il ne reste plus que la tête et détruisent le Dragonosaure.
Construit autour d'un scénario très moyen et assez brouillon, ce projet, pourtant parti d'une idée intéressante, a accouché d'un film extrêmement décevant .
Ces deux courts-métrages ont été premièrement compilés avec d'autres cross-over de Go Nagai mettant en scène Devilman, les deux Getta Robot et les deux Mazinger dans le film "le retour de Goldorak" que vous pouvez trouver sur la vidéo "Goldorak, le film". Les différentes parties correspondant à chaque court-métrage sont entremêlée les unes aux autres, et toutes les deux minutes, nous passons de l'un à l'autre. Cet embroglio n'est pourtant pas assez compliqué pour nous perdre et nous arrivons sans mal à faire la différence entre tel ou tel récits mais il est vraiment horripilant et assassine le plaisir du spectateur.
Est à signaler la très courte apparition de Grendizer dans "CB Go Nagai", une oeuvre animée destinée au marché de la vidéo dans laquelle l'auteur parodie avec dérision ses personnages qu'il place dans des situations hilarantes. Constitué de trois volumes, CB Go Nagai accueille Grendizer pendant quelques vingt secondes, lors du second épisode, "I'm Strong, Mazinger Z".
Cotation des épisodes
n° titre de l'épisode Date de diffusion
Note
où du film
au Japon
* Uchu enban dai senso 26/07/75 ****
1 Les frères de l'espace 05/10/75 ****
2 Le prince d'un autre monde 12/10/75 ****
3 La fiesta tragique 19/10/75 **
4 L'ile de la peur 26/10/75 ****
5 Le traquenard de la mort 02/11/75 ***
6 Attaque sur Perlepolis 09/11/75 ***
7 Le festin des loups 16/11/75 *****
8 Les radars se sont tus 23/11/75 ***
9 Le Camp de la Lune Noire 30/11/75 *****
10 L'espion qui venait de Véga 07/12/75 ****
11 Le jour où le Soleil s'arreta 14/12/75 ****
12 Du sang sur la neige 21/12/75 *****+
13 Par le fer et par le feu 28/12/75 ****
14 Le jour du Soleil levant 04/01/76 *
15 Akereb la Rouge 11/01/76 ****
16 Le fiancé de la mort 18/01/76 ***
17 La chevauchée infernale 25/01/76 ****
18 Le nouveau temps des cavernes 01/02/76 ****
19 Le village écrasé 08/02/76 **
20 Terre en danger 15/02/75 ****
21 Les continents submergés 22/02/75 ***
22 Les massacreurs du ciel 29/02/75 ***
23 Le déluge des nouveaux mondes 07/03/76 ***
24 L'éxécuteur 14/03/76 ***
* Grendizer tai Great Mazinger 20/03/76 *****
25 Les amoureux d'Euphor 21/03/76 *****
26 Les bords de l'abime 28/03/76 ****
27 Vaincre ou périr 04/04/76 ****
28 Les nouveaux maîtres des
ténèbres 11/04/76 ***
29 L'oiseau de feu 18/04/76 ****
30 La pierre de foudre 25/04/76 ****
31 Don Quichotte de l'espace 02/05/76 *
32 La reine fantôme 09/05/76 ****
33 Les ailes de la mort 16/05/76 ****
34 Le mercenaire de l'oppression 23/05/76 *****+
35 Le premier raid 30/05/76 **
36 L'invincible du cosmos 06/06/76 ****
37 Une étoile est morte 13/06/76 **
38 Les faiseurs de ténèbres 20/06/76 **
39 La patrouille des Aigles 27/06/76 ***
40 Le reveil des volcans 04/07/76 ****
41 Le baptême du feu 11/07/76 ***
* Grendizer, Getta robot,
Great mazinger :Daï kaïju 18/07/76 -
42 péril en la demeure 18/07/76 ***
43 La victoire des Aigles 25/07/76 **
44 Quand les chiens sont lachés 01/08/76 ****
45 Les fourmis et les hommes 08/08/76 ***
46 Le ballet des requins 15/08/76 ***
47 Le lac embrasé 22/08/76 **
48 Un monde en fusion 29/08/76 **
49 La dernière survivante 05/09/76 ***
50 L'Aigle à quatre têtes 12/09/76 ***
51 L'étoile noire 19/09/76 ***
52 La génération des monstres 26/09/76 *****
53 La bête 03/10/76 *****+
54 Le serpent 10/10/76 ***
55 Le monstre du Lock Ness 17/10/76 ***
56 Le Lynx de l'espace 24/10/76 ****
57 Le monstre et l'enfant 31/10/76 ****
58 Le sosie 07/11/76 ****
59 Le commando 14/11/76 ***
60 Les rats 21/11/76 ****
61 Pégase 28/11/76 ****
62 Les cygnes 05/12/76 **
63 L'ours polaire 12/12/76 ****
64 Cinq minutes pour mourrir 19/12/76 ***
65 Un grand entre les grands 26/12/76 **
66 La mort vient de la mer 02/01/77 **
67 Opération plongée 09/01/77 ***
68 La grande douleur 16/01/77 *****
69 Tel père, tel fils 23/01/77 ***
70 L'imposture 30/01/77 ****
71 Le meilleur ami 06/02/77 *****+
72 La princesse amoureuse 13/02/77 *****
73 Pour l'amour de la Terre 20/02/77 ***
74 Ce n'est qu'un au revoir 27/02/77 ****
Sans étoiles : très mauvais ou de 0 à 3/20
* : mauvais ou de 4 à 6/20
** : passable ou de 7 à 9/20
*** : moyen ou de 10 à 12/20
**** : bon ou de 13 à 15/20
***** : excellent ou de 16 à 19/20
*****+ : exceptionnel ou 20/20
Ce jugement est à prendre avec précaution car il ne reflète que notre opinion et rien de plus. A chacun de trouver ce qui l'interpelle ou non dans chaque épisode. Néanmoins, n'attendez pas des merveilles de ceux qui n'ont qu'une étoile à leur enseigne.
Le manga et le dessin animé sont, au pays du soleil levant, étroitement
liés. Pourtant, la manière de les censurer diffère de l'un
à l'autre, c'est pourquoi, plus particulièrement dans le cas des
oeuvres de Go nagai, les adaptations télévisées sont soumises
à des critères d'autocensure assez poussés et s'en trouvent
largement édulcorées par rapport à leur manga respectif.
Le produit télé est en effet beaucoup plus restrictif que le produit
manga qui, lui, est un domaine où l'auteur peut laisser libre court à
ses fantasmes et ses envies. Cela se comprend dans le sens où la télévision
est un produit ouvert et où l'on veut éviter qu'un enfant puisse,
aux horaires de grandes ecoutes, tomber sur un programme ne lui étant
pas destiné. En revanche, lacquisition d'un manga nécessite
son achat, donc un choix et le lecteur sait très bien ce qu'il va trouver
dans les quelques centaines de pages qu'il vient déchanger contre
quelques pièces de monnaies.
Au japon, le dessin animé puise l'énorme majorité de ses
sujets dans la bande dessinée locale, pourtant certaines séries
sont élaborées à partir de récits originaux crées
spécialement pour le suport audiovisuel. De celles-ci seront tirés,
si le succès est au rendez-vous, des manga, allant à l'inverse
du sens original voulant qu'un manga à succès donne une série.
Aucune de ces deux voies ne fut vraiment empruntée par Grendizer car
le dessin animé et le manga furent produit en même temps et si
le premier vit le jour avant le second, il ne le doit qu'à un planning
mieux établi grâce à une plus grande disponibilité
des concepteurs.
Entre 75 et 76 et parallèlement à la série, le manga paraîtra
mensuellement dans le Monthly TV magasine et sera par la suite édités
par Sunday comics en trois petits volumes, devant ses noirs scénarios
à Go Nagai et ses dessins caricaturaux à Gosaku Ota, l'un des
plus proches collaborateurs du maître.
Longeant d'assez loin la série, dont certains épisodes comme la
fuite de Végatron et l'arrivée du gorille s'y retrouvent presque
à l'identique , ce manga est un paradoxe car il passe très rapidement
du rire à l'horreur, presque sans avertissement mais toujours sans aucune
anicroche entre les deux sensibilités. Son ambiance glauque contrastant
fortement avec un comique très lourd fréquemment porté
en dessous de la ceinture, le lecteur se trouve perdu, ne sachant pas s'il est
en face d'un manga d'horreur ou devant un pastiche humoristique de la série.
Le génie de Go Nagai est justement prouvé dans ce paradoxe merveilleux
qui pas un instant ne déraille. Le graphisme sert fort bien l'esprit
de malaise qui règne à tout moment et même si la représentation
des personnages semble très caricaturale et se trouve parfois très
éloignée de leur apparence de la série, les scènes
de combat ou d'affrontement psychologique sont d'une tension extrême.
A l'opposé du monde de la série animée, Go Nagai crée
un univers différent. Ici, les Golgoths sont des êtres vivants,
des espèces de mercenaires à la solde des véghiens (trois
d'entre eux rejoindront d'ailleurs la cause de Duke Fleed). Daisuke est souvent
pris de malaises et sa mélancolie prend des proportions très inquiétantes,
il semble d'ailleurs souffrir de très sérieux troubles psychologiques.
Les véghiens se rapprochent bien plus que dans l'animation d'une bande
de sanguinaires ambitieux, sadiques, diaboliques et malfaisants qui envoient
deux ou trois golgoths à la fois pour détruire Daisuke. Il est
a noter que, contrairement à la série, Grendizer fut construit
par les gens de Fleed pour se défendre de Véga si celui-ci venait
à les attaquer.
La première lecture de ces trois volumes laissera donc un lecteur perplexe
et inquisiteur se demandant s'il est en face d'une parodie au vitriol ou d'une
oeuvre froide et ultraviolente.
En fait, l'humour n'est qu'un prétexte pour détendre une atmosphère
très négativement chargée, ce qui sans aucune pause à
caractère comique rendrait le manga très peu accessible au large
public qu'il peut désormais viser.
Ces trois volumes sont donc très divertissants mais restent quand même
très éloignés du pastiche par leur utilisation trop occasionnelle
et trop grasse de l'humour et par certains passages volontairement durs comme
la conquête de Fleed où Blaki se charge déventrer
le roi tandis que c'est à Véga en personne que revient l'honneur
de trancher le cou de la reine. A noter que ce manga cessera de paraître
avant la fin de l'histoire et que, interrompu nous ne savons pas trop pourquoi,
il laissera à la série le soin de clore les aventures du robot
de lumière et d'acier.
Difficiles à dénicher, ces mangas Nagaï/Ota ont été
totalement éclipsés par une autre version moins comique, moins
violente mais tout aussi éloignée de l'esprit de la série
et dont nous trouvons la qualité globale inférieure à la
première mouture.
Dernier tome d'une collection de trois pièces, chacune consacrée
à l'un des trois robots du monde des Mazinger, le volume qui nous intéresse
nous parle de Grendizer. Cette deuxième version, importée en France
depuis quelques années par certaines boutiques et demeurant toujours
disponible, est le fruit du travail de tout le studio artistique de Dynamic
planning.
Malgré tout, ce volume ne fera pas rougir le maître car ses assistants
ont assimilé son style et l'ont reproduit avec une fidélité
de faussaire. Ce manga est donc de tous les points de vue du Go Nagaï tout
craché.
Scénaristiquement, le volume peut être divisé en deux parties
à peu près égales : la première comprend une refonte
des tous premiers épisodes de la série accompagnée de quelques
histoires originales et la deuxième partie, dans laquelle l'artiste va
donner libre court à son génie, verra Grendizer affronter en plusieurs
occasions Mazinger Z et Great Mazinger. La magie de toute cette oeuvre réside
justement dans cette dernière partie constituée de deux chapitres
indépendants. Cette rencontre des trois robots semble très chère
à Nagai puisque les deux gros chapitres qui concernent celle-ci constituent
la moitié du recueil. Le premier nous montre un véghien hypnotiser
les deux pilotes des Mazinger (soit Koji et Tetsaya) et les contraindre à
prendre leur machine pour détruire une ville. L'autre, où Barendos
se voit gratifié du double crime des parents de Duke Fleed, n'est rien
d'autre que l'adaptation en manga du court métrage Grendizer taï
Great Mazinger. Peut-être plus par respect pour l'oeuvre en cours que
par désir personnel, l'auteur montrera un Grendizer aux facultés
de combat bien supérieures à celles des Mazinger.
A la différence de la version Nagai/Ota et à cause d'une psychologie
moins pesante et de thèmes moins complexes, l'ambiance globale est plus
glaciale Le parapsychologique prend une autre dimension et il est fortement
présent dans la science Véghienne. Il y a bien sur l'homme qui
passe à travers les murs ou le guerrier qui, grâce à un
crâne qu'il fait entrer en lévitation, prend possession de l'esprit
des pilotes des Mazinger.
Constatons que ce volume unique se retrouvera lui aussi sans la conclusion souhaitée
: la fin de Véga.
Globalement, ces deux adaptations de la série en manga se détachent
considérablement de celle-ci, tout simplement parce qu'ici, nous avons
droit au Goldorak de Nagai, pas à celui que des employés de la
Toeï ont crée librement à partir d'une trame du maître.
Le style de Nagai se retrouve dans cette noirceur qui s'impose au fil de pages
dévoilant un monde où les personnages semblent maudits à
vie, allant à l'encontre de la série. Il n'y a pas de prairies
chatoyantes, de fleurs qui éclosent ou de juments qui mettent bas mais
des paysages de mort et des gens qui sont tués, pour rien. Malgré
des personnages au graphisme très simpliste, les visages sont très
expressifs, très meubles et se déforment à loisir selon
les sentiments exprimés. La psychologie des principaux personnages est
beaucoup plus approfondie ici et Daisuke ou Koji peuvent être étudiés
mais à l'inverse des personnages secondaires comme Danbei ou Goro qui
ne sont que survolés et dont les prestations se limitent à quelques
bouffonneries que les auteurs ficellent avec humour, comme pour décompresser
de la pesante atmosphère. Daisuke est perpétuellement oppressé
par ses souvenirs de la conquête de Fleed, il ne connaît que peu
de répit, ses loisirs sont inexistants et ses nuits des enfers, il est
une boule d'angoisse et de peur. Comme la plupart des personnages, les véghiens
ont bénéficié d'un retravail graphique assez léger
qui, dans leur cas, renforce le coté inhumain et méchant de leur
personne. Peu différents de la série, ils nous apparaissent néamoins
infiniment plus mauvais dans les mangas car dans ceux-ci, nous pouvons assister
aux horreurs qu'ils ont commises lors d'horribles et sanglants flash-back tels
la guerre d'Euphor qui nous sont montrés dans leur entière et
cruelle réalité, à l'inverse de la série qui se
contente de plans arrêtés, ce qui nous laissait un peu dans le
mystère quant à la manière véghienne de conquérir
et d'asservir des planètes .
Ayant inclus les notions et les caractéristiques de ses précédants
récits d'horreur, Go Nagai aura su bâtir des mondes extrêmement
noirs et glauques et ainsi donné, par ces intrusions du fantastique,
une certaine liberté de narration au domaine du robot géant, élargissant
un thème jusque là confiné aux vulgaires combats de machines
et donnant ainsi une pluralité au récit dessiné, ce dont
manquent cruellement toutes les animations du genre. La première constatation
notable de cette science-fiction qui flirte avec le fantastique est le lien
psychique qui existe entre Goldorak et Actarus, lien à regret inexistant
dans la série (dans la version Dynamic, des ventouses permettent au robot
des réactions répondant à la pensée). Malgré
la staticité de l'image par rapport à l'animation, les deux versions
dessinées ne trahissent pas le pittoresque des combats dont la présentation
est plus fluide et surtout bien plus violente. Dans la série, le milieu
urbain n'a que rarement été utilisé comme lieu de combat
alors qu'ici les machines s'affrontent presque toujours en pleine ville, au
milieu de sa population dont certains administrés finissent sous le pied
des deux titanesques combattants, écrasés comme des punaises.
Ces phases importantes du récit que sont les combats de robots sont évidemment
les planches les mieux travaillées et le saisissement qui nous prend
lorsque ces pleines pages défilent devant nos yeux nous donne un regard
plus lucide. Nous ressentons vraiment l'enjeu d'un combat à mort et nous
prenons conscience qu'il s'agit d'une lutte non seulement entre deux robots,
mais aussi entre deux être humains et la destruction d'une machine nous
fait mieux réaliser qu'elle signifie aussi la fin d'une vie.
Cette tension fait défaut à la série mais cela et logique
car dans celle-ci, tout est beau, il y a de joyeux moments, des paysages de
rêve et peu de spectacles de désolation.
L'ambiance enfin, commune aux deux versions, porte un coup final à notre
résistance et nous plonge avec délice dans un monde ou tout sent
vraiment le manoir et la maison hantée.
Enfin, il existe, en marge de ces deux magnifiques oeuvres, un volume unique
reprenant le scénario et le nom du film GRENDIZER/GETTA ROBOT G/GREAT
MAZINGER : KESSEN DAIKAIJU. Très difficile à trouver, il est vraiment
dispensable si l'on est pas mordu de Nagai, dont le style a souvent fait fuir
certains lecteurs trop soucieux de qualité graphique.
D'aussi piètre qualité narrative que le film, ce volume n'est
pas très alléchant, même pour un fan. Il peut néanmoins
être lu, si vous avez un grand sens de l'humour, un sentiment qui devait
emplir l'auteur lors de sa conception.
Les influences en amont
Comme entre toutes oeuvres d'un même auteur, il est logique de retrouver
de nombreuses ressemblances entre Mazinger Z et Goldorak. Bénéficiant
d'une expérience et de moyens plus importants, il est bien entendu normal
de retrouver les analogies de Goldorak plus parfaites que celles de Mazinger.
Cela se constate dans le catalogue d'armes des robots-titres. La plupart des
personnages de Goldorak ne sont que des formes plus abouties de ceux apparaissants
dans Mazinger Z et, mis à part Actarus, seul vrai nouveau visage, chaque
figure trouvera avec plus ou moins de similitude sa correspondance dans Mazinger
Z: Hell/Vega, Ashula/Minos, Sayaka/Venusia, Yumi/Procyon et bien d'autres encore.
Dans Goldorak, Go Nagaï a bien évidemment introduit tous les concepts
de transformations, et de jonctions de machines qu'il avait créés
pour Mazinger Z et Getta Robot, mais il a aussi "chipé" certains effets
à d'autres auteurs de bien différents horizons.
Lorsqu'Actarus effectue sa course folle à travers les dédales
du centre pour rejoindre sa machine, son périple ressemble trop aux scènes
de "Thunderbirds" ("Les sentinelles de l'air") où les pilotes atteignent
leurs vaisseaux pour ne pas en être inspirées. Nous retrouvons
aussi d'autres allusions plus ou moins conscientes à des oeuvres américaines
dont le jeune Go a du être abreuvé par le vainqueur yankee. Ces
séries et films venus de l'autre coté du Pacifique ont marqué
l'enfant qu'il était et il est normal de retrouver des répliques
de certaines scènes dans son travail de mangaka.
Ainsi, King Gori, de par son nom et son aspect, ne peut que rappeler King
Kong et lorsqu'il escalade un immeuble à la taille démesurée
que, en restant modestes, nous mesurerons à 2 kilomètres de haut
avec Vénusia dans sa main, la confusion n'est plus possible. Remarquons
néanmoins que, si la paternité de King gori reviens à Nagaï,
celui-ci n'avait pas, dans son manga, fait agir le monstre comme King Kong et
l'épisode de l'otage et de l'immeuble n'y figure pas. Cette reprise de
la scène mythique de l'un des plus grands films du cinéma fantastique
a donc été faite par les réalisateurs de la série
et n'est donc pas une pirouette du mangaka qui, s'il avait eu lui même
l'idée de ce clin d'oeil, ne l'aurait pas matérialisée,
Nagaï n'aimant pas ouvertement donner dans le plagiat.
Quant à la métamorphose, point d'orgue de cette course effrénée
dans les entrailles du bâtiment, elle semble bel et bien être une
libre interprétation des transformations des membres de notre chère
Force G dans "La bataille des Planètes".
Comme tous les japonais ayant vu le jour dans les années 40, Go Nagaï
porte un dégout profond aux armes NBC (nucléaires, bactériologiques,
et chimiques). Si Véga a sous ses pas des dizaines de mondes réduits
à néants et désormais pourvus d'atmosphères contaminés
et impropres à la vie, ce n'est pas un hasard et cela semble vouloir
nous dire que les plus salauds utilisent les armes les plus sales. Il est donc
courant, au milieux des flash-back qui surgissent en plans arrêtés
sous nos yeux, de voir la prédominance des champignons qui ne peuvent
que résulter de l'utilisation d'armes peu conventionnelles mais sûrement
très chimique. L'empire de Véga, c'est le 3ème reich, l'idéologie
xénophobe en moins. Le tyran ne veut pas que son peuple dominent les
autres, il veut qu'il les anihile. Etre maître d'une multitude de mondes
dévastés et sans vie qu'il aurait écrasés sous sa
botte semble en effet être le doux rêve que caresse le Grand Stratéguerre.
AKéreb, que l'on surnomme aussi "Akéreb-La-Sanglante" n'est rien
de moins qu'un gigantesque camp d'extermination où l'espoir de survie
est absolument nul dans un air suffocant chargé de matières contaminées.
Quant à la Division Ruine, son étoile à quatre branches
inscrite dans un cercle est un emblème qui nous en rappelle un autre,
hélas bien réel lui.
Les influences en aval
S'il y a un auteur dont l'influence n'est que très peu reconnue dans le domaine de la science fiction, c'est bien Go Nagaï. En effet, ses séries de robots géants, plus que totalement innovantes, ont été terriblement influentes non seulement dans le manga et mais aussi tout ce qui se fit par la suite et l'on en retrouve encore de nombreuses traces aujourd'hui. Tous ces concepts ont bien entendu été immédiatement plagiés et repris dans les séries concurrentes de robots mais ils continuent de l'être car ils SONT rentrés dans les moeurs et constituent des bases que toute bonne oeuvre de science-fiction se doit de suivre.
Premièrement, la plus visibles des trouvailles de go Nagai est assurément le pilotage intérieur du robot qui subira bien évidemment quelques améliorations comme dans Daimos Truck où des ventouses viennent prendre les ordres directement à leur source, c'est à dire dans le cerveau du pilote. Dans le film Aliens 2, par une sorte d'armure démesurée qui recopie les mouvements du pilote, le lien machine/homme trouve encore une nouvelle approche, le landmate, nom donné à ce concept, voit le jour. Le grand pas en avant sera plus tard fait par Macross, première partie de Robotech, dans laquelle un fluide crée un lien psychique artificiel entre l'homme et sa machine et l'aide a manipuler les 57 leviers et pédales de la cabine.
Actarus est une sorte de demi-dieu descendu sur Terre au moyen d'une machine. Ce "Deus Ex Machina" sera souvent réutilisé par la suite dans d'autres oeuvres et le grand propagateur en sera Leiji Matsumoto. L'auteur d'Albator, avec "Shennen Jô" (Princess millenium), va sublimer l'idée en nous parlant d'une extraterrestre souveraine qui règne secrètement sur la Terre pour mille ans et qui la protège. D'un sérieux qui ne se conteste pas, ce concept du dieu échoué sur la terre des hommes donnera l'inspiration à d'autres auteurs et deviendra le thème central des séries de magical girl. il faut souligner que, chez Nagaï, la création d'un concept n'est pas aventureuse et qu'il en tire toujours le maximum, lançant un formidable challenge aux autres auteurs qui tenteraient de surpasser le maître dans l'utilisation de telle ou telle trouvaille.
Une influence dont on aurait pu se passer est la façon systématique dont le pilote crie les manoeuvres qu'il veut exécuter. D'un effet absolument ahurissant voir presque addictif à la télévision, ce gimmick est d'une navrante absurdité. Imaginez rien qu'une seconde deux boxeurs sur un ring hurlant à l'avance les coups qu'ils se préparent à porter, ils ne passeraient guère pour des gens très intelligents, Enfin, le pilote est seul dans sa cabine et il faut supposer que personne et surtout pas l'adversaire ne doit l'entendre... Ayant fait une très grande impression sur les spectateurs, cette manie sera reprise dans presque toutes les série de science-fiction (animées ou live) et apparaîtra même dans certaines oeuvres d'autres genres (les célèbres "Attaque!" de Jeanne Asuki dans "Jeanne et Serge", de même que les "tirs du faucon!" et autres "catapulte infernale!" dans "Olive et Tom", ne sont que des émanations des cri de Koji ou d'Actarus).
La folie
Lorsque la série a débarqué en France, au milieu de programmes très bon-enfants, sa diffusion provoqua un électrochoc en nous, jeunes enfants jusqu'alors habitués aux très valables mais très aseptisées émissions nous étant destinées. En effet, le grand succès de la science-fiction n'avait pas encore en France touché le domaine du dessin animé et plus particulièrement les programmes pour la jeunesse, les emissions comme Temps X étant considérées comme des spectacles pour adultes et bien souvent nintéressant pas le jeune zappeur, perdu entre la folle complexité du mythique "Prisonnier" et le trop grand sérieux de films comme "2001".
Devant le succès des premiers épisodes, Antenne 2 décide d'en retenir quelques uns sur les 52 qu'elle possède et de les garder pour d'ultérieures vacances (huit épisodes finalement diffusés en juillet/août 1980) et songe sérieusement à acheter la suite de la série dont elle ne détiens pas encore les droits. TMC, qui la rediffuse à partir de novembre 79, devra elle aussi se contenter de cette même cinquantaine d'épisodes.
La série fit un grand choc dans l'univers des émissions enfantines, détruisant l'image de perfection, d'achèvement de ces programmes tous gentils au milieu desquels elle venait d'arriver, L'ère de la japanimation en France pouvant désormais commencer! En effet, L'énorme succès de Goldorak eut comme première conséquence de créer une demande de la part de ce public pour d'ultérieures diffusions de dessins animés japonais. Couplé au subit intérêt des programmateurs pour ces produits de faible coût et à la réussite importante, cela nous permit donc de découvrir, peu de temps après Goldorak, d'autres oeuvres de même origine parmi lesquelles Capitaine Flam, la Bataille des Planètes et Albator.
Doit-on considérer que cette série doit tout son succès à la violence qu'elle comporte? Bien sûr, cet aspect n'est pas négligeable car il a attiré des adolescents jusque là assez insensibles aux programmes destinés aux enfants, mais c'est surtout le déballage de technologie qui a charmé le public, ces transformations irréelles, ces armes fantastiques : l'entrée de la science-fiction dans le dessin animé à la télévision!
Goldorak, que beaucoup de parents iront jusqu'à trouver ultraviolente, devient rapidement la coqueluche de toute une génération et se trouve placée sur un piédestal. Confirmé par dhallucinants taux d'audience (100%), ce succès se transforme bien vite un véritable phénomène de société, devenant une aubaine pour tous les industriels qui y voient lui un formidable facteur d'attrait.
Ce second semestre 78 est donc l'époque du lancement d'une multitude de produits pour lesquels leurs fabriquants ont acquis la licence d'exploitation de l'image de Goldorak. Ces industriels ont trouvé un formidable facteur de marketing et, tant que durera cette folie, leurs parts de marché ne cesseront de saccroître. Il est bien sur hors de question de dresser une liste complète de tous les produits dont le robot d'Actarus a vanté les mérites, tant leur nombre fut gigantesque et nous ne citeront que les plus pittoresques. Nous pouvons diviser ces produits deux catégories :
la première catégorie est celle des produits que l'image de Goldorak attirait et que, en quelques sortes, le robot vendait. Nous y trouvons les glaces, les fromages, les verres à moutarde décorés et plus généralement les produits alimentaires qui renfermaient bien souvent dans leur emballage un petit stickers ou un autocollant à leffigie d'un personnage de la série. Ce sont donc des produits pour qui l'utilisation des personnages de Go Nagai n'était qu'une manoeuvre publicitaire ponctuelle parmi tant d'autres s'inscrivant dans une campagne élaborée et qui survécurent donc à la fin du phénomène Goldorak comme les glaces Motta .
La deuxième catégorie est celle des produits qui vendaient du Goldorak et dont le seul intérêt, le seul attrait était justement la représentation de ce héros. Parmi ces produits nous trouvons les bijoux, les textiles, les livres, les magasines, les disques et les jouets. Leur production fut interrompue dès que la folie s'estompa. C'est cette catégorie-là qui est vraiment intéressante.
La première matérialisation commerciale de Goldorak fut le lancement d'un 45 tours, une manoeuvre systématique à l'époque, quelque soit le type de produit pour la jeunesse.
Comme d'habitude, un générique 100% français fut conçu pour l'occasion mais cela ne plut nullement aux producteurs japonais qui "conseillèrent" avec force à l'équipe française de se servir du matériel original. Ce changement d'indicatif eut de bons cotés car il permit de lancer, au plus fort de la popularité du feuilleton, deux nouveaux 45 tours, l'un pour le générique de début, l'autre pour le générique de fin. En effet Goldorak fut en France l'une des premières et des rares séries à comporter un générique de clôture différent de celui d'ouverture et la seule à les voir commercialiser séparément, ce qui en dit long sur sa force de vente.
L'autre première industrie à réellement vendre du Goldorak sera la presse. Dés le mois de septembre, apparut un magasine lui étant entièrement dédié. Nous livrant des aventures n'ayant parfois que très peu de rapport avec celles de la série et qu'un emploi de couleurs sombres rendait très noires, ce magasine rencontra néanmoins un énorme succès et vécu plus de deux ans, c'est à dire beaucoup plus longtemps que tous les autres produits Goldorak dont il fut l'un des premiers à paraitre, et le dernier dont on cessa la production. De facture assez moyenne, il débordait cependant de tout ce qui pouvait intéresser un enfant, d'ou son incroyable rapport qualité-prix. Outre la bande dessinée qui remplissait les 3/4 de ses pages et dont il fallait reconstituer certaines cases à l'aide de stickers inclus entre les feuilles du poster central, il contenait aussi des jeux, des articles sur les Ovnis ou la conquête de l'espace et un courrier des lecteurs mais surtout il était la fenêtre du Club des amis de Goldorak dont les membres bénéficiaient d'offres spéciales sur divers produits (surtout des jouets et des vêtements), sans oublier le tirage au sort qui récompensait d'un t-shirt ou d'un jouet l'heureux gagnant.
Suite au succès de ce magazine, d'autres publications vont paraître, tels le Goldorak mensuel et le Goldorak pocket chez Télé-Guide, les petites planches signés Domenech dans Télé-Junior ou les très beaux romans illustrés chez GP Rouge et Or.
Mais septembre est surtout le mois de la rentrée scolaire et Goldorak y fut bien sur présent par l'intermédiaire de trousses, de taille-crayons et de gommes.
L'hiver approche désormais et, après avoir vendu d'un peu de tout mais surtout de n'importe quoi, Goldorak va s'y vendre lui-même, en jouet. Pendant le mois de décembre, les rayons vont se retrouver successivement remplis puis dévalisés de figurines, de maquettes, de jeux de société, de déguisements et de mannequins à leffigie des personnages du monde de Goldorak. Nous retiendront surtout le modèle géant de 50 cm tout en plastique et la petite reproduction en métal du robot et, chose magnifique, de sa soucoupe. Venue la semaine précédent Noël, La plupart de ces jouets se trouveront en rupture de stock dans presque tous les magasins et les génériques de la série franchissent la barre des 100 000 exemplaires.
Lors de l'année 79, le nombre de membres du club des amis de Goldorak, atteint le chiffre de 25 OOO. Le succès est colossal et les distributeurs pensent à tenter l'expérience du cinéma. Un long métrage sur Goldorak n'existant pas, les épisodes 1, 2, 4, et 10 sont compilés dans un film reprenant le générique que les japonais avaient fait disparaitre des ondes, ce qui permet la re-commercialisation du 45t banni. Cette chanson mythique interprétées par Noam tient enfin sa revanche et décroche un disque d'or, masquant superbement léchec du film dans les salles.
Dans les cours de récré, on n'entend plus que cornofulgure, fulguropoing ou métamorphose, Il est vraiment "dans le coup" ou tout simplement très amusant de porter un t-shirt à l'effigie du noble robot et l'auteur de cet article a enfin pu oublier sa phobie des bretelles lorsqu'à 6 ans, sa mère lui a acheté une paire où figurait la tête du robot d'Actarus.
Tous ces produits se vendent très bien, preuve de l'impact de Goldorak sur l'imaginaire de notre jeunesse qui ne jure plus que par lui. C'est ce qu'il faut retenir au delà du simple calcul mercantile : Goldorak est incontournable, il fait vendre, il est l'idole des jeunes. Jamais plus on ne verra ça, ce fut LE cas, le phénomène, le syndrome goldorak.
Cet énorme succès à la fin des années 70 aura donc prouvé la rentabilité des animations japonaises et beaucoup de chaînes s'y essaieront par la suite avec réussite. Pourtant, parmis les oeuvres comme Capitaine Flam, la Bataille des Planètes et Albator, arrivées immédiatement après Goldorak, aucune ne rivalisera jamais avec celle-ci en audience et popularité bien qu'étant souvent de meilleure qualité.
Du coté de la vidéo, une vingtaine d'épisodes de Goldorak sont mis sur le marché au début des années 80. Ceux-ci étant pour la plupart encore inédits à la télévision, la série de huit cassettes eut un succés prévisible et a figurée au catalogue de l'éditeur (vidéo jeunes/Jacques Canestrier, qui fut le grand distributeur d'animation japonaise en vidéo à l'époque) jusqu'en 1991.
Faisons à présent un bond dans le temps pour nous retrouver au printemps de l'année 83 où Goldorak achève sa troisième diffusion. Même 5 ans après son arrivée sur les écrans français, la série est toujours la reine indiscutée de l'Audimat malgré TF1 qui lui oppose Bomber X, une aventure de marionnettes du même auteur, en concurrence directe. Les petites poupées n'arriveront pas à rivaliser avec le robot de lumière et d'acier qui leur rend alors une audience dix fois supérieure. Il faut cependant avouer que Antenne 2 aura sortit la grosse artillerie puisque, pour la première fois, le dernier tiers de la série est diffusé et la première chaîne n'a pas à rougir de cette défaite contre ces perles tant attendues. Bomber X connaîtra une meilleure fortune lorsque Goldorak se retirera et laissera sa plage horaire à X-Or. Cette diffusion de 82/83 fut présente au public comme un événement. Tout d'abord, il y eu la conception de deux nouveaux génériques, ce qui permit bien évidemment de lancer deux nouveaux 45 tours, mais fut aussi prétexte à la sortie d'un 33tour comprenant diverses chansons et une histoire et celle d'un livre disque 45 Tour nous contant l'aventure d'Alysée et de l'ours polaire.
82/83 est, outre la première diffusion de la totalité de la série, la dernière apparition du "mythe" avant une longue absence de près de quatre ans.
En effet, il disparaît des écrans jusqu'en 87 où il revient sur M6 pour une diffusion quotidienne. Mais quatre ans c'est long, surtout ces quatre là qui ont vu l'arrivée en France de programmes japonais de très haute qualité et beaucoup plus récents comme Cobra ou Albator84.
Nous sommes aussi entrés dans une nouvelle ère (85/92) appelée par les nostalgiques "âge d'or" car AB production vient tout juste de se voir confier le contrôle des plages jeunesse de TF1 et la Fininvest de Silvio Berlusconi posséde sa propre chaîne depuis deux ans: La 5. Ces deux groupes, par le biais de leurs deux émissions jeunesse respectives "le Club Dorothée" et "Youpi l'ecole est finie", vont se livrer une guerre terrible en sortant des séries à fortes audiences comme Robotech, Les chevaliers du Zodiaque, Dragonball, Jeanne et Serge et bien d'autres. C'est une avalanche de merveilles toutes plus belles les unes que les autres qui pousse définitivement Goldorak dans le rayon des vieilles animations.
Il faut aussi considérer que ceux qui ont connu Goldorak quelques années plus tôt ont grandi et qu'ils ne font plus tous partie du public visé car le robot de lumière et d'acier est arrivé il y a déjà 9 ans sur nos écrans!
Pourtant, AB, qui a racheté la série à IDDH (son diffuseur de 78 à 87) la diffuse sur TF1 mais le résultat, bien que très satisfaisant, ne prête plus à létonnement.
Se référant à des oeuvres plus récentes comme Cobra, Albator84 et les Chevaliers du Zodiaque, Le nouveau public n'accroche pas à ce monde qui n'est plus extraordinaire ni original mais très manichéen, très oldie et qui ne vole pas très haut dans l'apport de sensations nouvelles.
Habitué à des scores prodigieux, Goldorak se prend une douche froide et devient bien ordinaire car son succès venait du fait qu'il se démarquait complètement de ce à quoi le public français était habitué... Comment le trouver original désormais si on le diffuse entre Dragon ball et Robotech? C'est impossible.... Pourtant, avec le temps, l'anime s'est nous pourrions dire standardisé et son sort lui vaut d'être toujours rediffusé, sur le cable et le sattelitte pour la majeure partie, peu sont ceux qui ont cette chance : la récente sortie en vidéo d'albator78 (Juin 98) ne saurait nous faire oublié que son dernier passage télé remontre à 1988 et la récente diffusion de capitaine Flam sur Canal J (septembre 97) n'est-elle pas la première depuis elle aussi 1988?
Sans être cruel pour les autres, l'espèce de privilège dont bénéficie Goldorak est assez étonnant. Depuis vingt ans, la série du Prince d'Euphor revient encore et toujours sur nos écrans et ces cinq dernières années, nous avons eu droit à autant de rediffusions, dont trois complètes, sur Tf1 et le câble. Depuis plus d'un an, la série n'a plus été visible que sur le satellite, mais son retour sur des chaînes plus accessibles est proche. En effet, les droits sont actuellement en renégociation et il y a fort à parier que bon nombre de chaînes se montreront intéressées par ce produit à l'audience toujours honorable et au coup dérisoire.
Goldorak a 20 ans !!!!
Si UFO Robot Grendizer a atteint ses vingt ans en 1995, sa version française, Goldorak, fête les siens aujourd'hui, vendredi 3 juillet 1998, date où ce chapitre est écrit. A travers cet anniversaire particulier, c'est celui de la japanimation en France que nous voulons célébrer. En effet, Goldorak ne peut être écarté du tableau des récompenses car son succès a imposé les animations japonaises dans l'esprit des spectateurs et celui des programmateurs. Depuis, beaucoup de chemin a été parcouru et si ces deux décennies ont porté très loin la japanimation en France, c'est grâce à l'incroyable succès de cette série débarquée comme un cheveu sur la soupe, il y a fort longtemps. Ses successeurs, qu'ils soient Dragon Ball, Les chevaliers du Zodiaque ou Nicky Larson, lui doivent une fière chandelle car ils ont pu ainsi plus facilement sinsérer dans le paysage audiovisuel français et devenir ce qu'ils sont pour la plupart de leur fans. Oubliez donc un instant le "Kaméhaméha" et autre "poing de Pégase" et rejoignez pour crier ensemble, comme le plus bel hommage que nous puissions rendre au robot d'Actarus, "Goldorak, go!".
Et l'aventure continue
Série d'un style très particulier, les chances de voir resurgir de la plume de Go Nagai de nouvelles aventures de Goldorak semblèrent s'être presque toutes envolées lorsque le genre est passé de mode, c'est à dire au tout début des années 80.
Heureusement, les personnages et les situations ont bien marqué l'esprit de l'auteur et c'est ainsi qu'il a été possible de revoir des bribes de ce qui a fait Goldorak dans des oeuvres très récentes.
Au cours de la dernière décennie, Go Nagai a plus d'une fois réutilisé le personnage de Koji/Alcor, mais il faut voir celui-ci comme provenant du monde de Mazinger Z. Son emploi ne peut en aucun cas être pris pour la logique amorce d'un retour d'autres figures venues de l'univers de Grendizer, les plus retors nous répondant que ce dernier fait partie du monde des Mazinger.
Au tout début des années 90, Go Nagaï a réalisé une série d'OAV en trois épisodes dans laquelle il parodie avec un humour très corrosif tous ses plus grands succès : "CB Go Nagaï" (CB est labréviation de children body, tous les personnages que contient cette mini-série ayant des corps d'enfants, à la manière des héros du "collège fou fou fou"). Le deuxième volume, intitulé "I'm Strong, Mazinger Z" nous laisse entrevoir une très amusante mais très brève caricature de Grendizer.
Le retour du prince
Au moment où de plus en plus de rumeurs nous informent d'un possible remake de la série, l'une des plus grandes chances de revoir un jour notre robot préféré est certainement le projet "Super Robot Taisen", adaptation en dessin animé d'une série de jeux vidéos du même nom dans laquelle apparaissent tous les grands robots des années 70 (dont celui d'Actarus fais partie).
Cependant, si l'ont doit nommer le futur de Grendizer, c'est de Mazin Saga, un manga ayant débuté en 1991, dont il convient de parler. Mazin Saga est l'oeuvre des années 90 la plus marquante de Go Nagai dans laquelle il réecrit le monde des Mazinger et où il a déja réintroduit le personnage de Duke Fleed.
Réinvention du monde des Mazinger, on ne peut trouver plus juste définition pour Mazin Saga, oeuvre dans laquelle les plus importants personnages de Mazinger Z sont repris à zero par l'auteur, faisant fis de leur passé qu'il annule, pour pouvoir tout recommencer. Ce projet très intriguant donne vie à une oeuvre baroque, fantastique, ultra-violente et très sexe dans laquelle Koji Kabuto se transforme en robot géant lorsqu'il place sur sa tête un casque construit par son maître, lui permettant ainsi de combattre le docteur Hell qui, ayant fait un pacte avec les forces du mal, se prépare à conquérir la Terre.
Les apparitions de Duke Fleed sont courtes, se comptent sur les doigts d'une main et se limitent au total à une dizaine de pages sur les 1050 que comporte jusque là le manga. Et puis soudain, sur les trois dernières pages du dernier volume paru, c'est lapothéose et le héros sort du carcan de personnage secondaire pour nous assommer dans sa nudité extraordinaire, pourvu d'une angélique paire d'ailes blanches.
Il est à espérer que cette oeuvre dont trois volumes sont déjà parus se poursuive car les mystères qui planent désormais autour de Duke Fleed indiquent toute l'importance que le personnage est voué à prendre au sein de l'histoire.
Si UFO robot Grendizer n'est pas à proprement parler une oeuvre essentielle dans le parcours de l'auteur, le personnage de Duke Fleed semble en revanche l'avoir marqué profondement. En effet, nous sentons fortement que, dès sa première apparition dans Mazin Saga, celui qui fut le pilote de Grendizer est là, avec les encouragement de Go Nagaï, pour déloger Koji du poste de héros de l'histoire et, en quelque sorte, récupérer l'ascendant qu'il eut dans une précédente vie sur le jeune homme, son ultime apparition nous en laissant convaincus.
Bien que Duke Fleed soit le vrai héros de notre Goldorak et qu'il nous soit permis par sa simple présence de parler de renaissance du mythe, nous ne seront pas amplement satisfaits jusqu'au retour ou plutôt jusqu'à la renaissance du robot de lumière et d'acier dont nous sommes à l'affut du moindre signe annonciateur. Notre enthousiasme semble enfin porter ses fruits lorsque nous remarquons que Duke Fleed est le pilote d'un vaisseau monoplace qui porte le nom de Gren-Condor. Ce "Gren" ne peut nous laisser indifférents quant à l'analogie qu'il évoque et nous laisse espérer une machine qui, tel le Brain-Condor de Great Mazinger, s'encastrerai dans la tète d'un éventuel Grendizer, alors considérablement relooké.
Oui, vraiment, le futur nous promet de bonnes choses...
CHRISTIAN GARREAU